Henry James et Robert Louis Stevenson : Une amitié littéraire

Tout art pratiqué avec bonheur est un spectacle délicieux, mais la théorie aussi est intéressante ; et bien que celui-ci puisse se développer largement sans celle-là, je soupçonne qu’il n’y ait jamais eu de réussite véritable qui n’ait porté en elle un noyau secret de conviction.

La fiction n’est pas un art en soi, mais un élément qui entre, pour une large part, dans tous les arts, à l’exception de l’architecture. Homère, Wordsworth, Phidias, Hogarth et Salvini, tous ont à voir avec la fiction.

Que le roman anglais moderne existe bel et bien, voilà une réalité indéniable : physiquement, il se présente en trois volumes reliés, aux dos gravés et ainsi se distingue aisément des autres formes de littérature.

La vie passe devant nous, infiniment complexe, traversée par les météores les plus variés et les plus surprenants, sollicitant tout à la fois l’œil, l’oreille, l’esprit, siège du merveilleux, le toucher, d’une subtilité frémissante, le ventre, si exigeant quand il est affamé.

Le véritable secret, c’est qu’aucun art ne « rivalise avec la vie ». La seule méthode de l’homme, qu’il pense ou qu’il crée, est de clore à demi les paupières pour se protéger de l’éblouissement et de la confusion de la réalité.