"Il était un piano noir…d’après les Mémoires interrompus" de Barbara : un podcast à écouter en ligne | France Culture

France Culture
"Il était un piano noir…d’après les Mémoires interrompus" de Barbara
Barbara et son frère dans une calèche en 1932
Petite fille, je me suis construit un monde, comme beaucoup d’enfants, et je m’y suis enfermée. Dans ma vie imaginaire, il y avait de longues promenades dominicales avec ma mère, de longues conversations, des rires, une grande tendresse et des secrets partagés
Barbara sur une scène parisienne en 1965, posant devant un piano miniature
Est-ce que l’on décide un jour de chanter, ou n’est-ce pas plutôt une longue et très belle maladie que l’on porte en soi sans parvenir jamais à en guérir tout à fait ?
Barbara en 1965
Contrairement à ce qu’il peut paraître et à ce qu’on a souvent dit, il est plus difficile de chanter dans une petite salle que dans une grande.
Barbara en 1963
Je reçois une lettre de Hubert, avec qui je vis des amours tumultueuses. Il revient à Paris pour peu de temps. Il repart et me demande de venir avec lui. Après avoir négocié avec L’Écluse, je pars le rejoindre. Quelque temps plus tard il faut que je rentre. "Dis quand reviendras tu ?, prend forme.
Maurice Béjart et Barbara, répètent pour une émission télé , en 1967
Les paroles
Barbara en 1969
C’est comme un signe. Dans nos maisons, nos bureaux, les lieux où nous vivons, nous sommes entourés d’objets-souvenirs auxquels notre œil s’est habitué. J’adore les objets, les toucher, les respirer, ils disent des choses.
Barbara, après sa tentative de suicide, en 1974
Je n’ai rien inventé, tout ce que je chante est vrai. Je chante ma vie de femme.
Barbara en 1977
J’ai vingt ans, je vis en Belgique, j’auditionne dans des petites boîtes. Un soir, je sors de la ville. Je marche. Je suis vêtue d’une salopette verte. Je n’ai plus de papiers, je les ai abandonnés dans un hôtel que je ne pouvais plus régler...et là je rencontre monsieur Victor qui me mène à Paris.
Barbara et Line Renaud, en 1987
Pour moi une chanson c’est lalala et ça reste lalala. Göttigen, c’est une chanson d’amour. On ne refait pas le monde avec des chansons. Mais on ne peut pas vivre sans se préoccuper de ce qu’il y a autour de soi. Et il y a cette chose terrible, le Sida. Ça a changé les rapports entre les gens.
Barbara en 1987
De certaines qui s’habillent en noir, on dit qu’elles sont chics. Je suis en noir parce que j’aime ça. Je n’ai peut-être pas une tête de rigolote, mais j’aime rire et j’aime les gens qui me font rire.

À propos de la série

Plus jamais je ne rentrerai en scène. Je ne chanterai jamais plus. Plus jamais ces heures passées dans la loge à souligner l’œil et à dessiner les lèvres avec toute cette scintillance de poudre et de lumière. Plus jamais revêtir le strass, le pailleté…

Plus jamais je ne rentrerai en scène. Je ne chanterai jamais plus. Plus jamais ces heures passées dans la loge à souligner l’œil et à dessiner les lèvres avec toute cette scintillance de poudre et de lumière. Plus jamais revêtir le strass, le pailleté du velours noir. Plus jamais cette attente dans les coulisses, le cœur à se rompre. Plus jamais descendre vers vous, venir à vous pour enfin nous retrouver. Écrire, aujourd’hui, est un moyen de continuer le dialogue.

L’immense auteur compositrice interprète Barbara, figure de la chanson française, meurt brutalement en 1997 à l’âge de 67 ans, laissant inachevée la rédaction de ses mémoires.
Après avoir longtemps hésité, sa famille décide de les publier en novembre 1998, un an après sa mort. Les dix épisodes de ce feuilleton radiophonique reviennent sur ce que Barbara avait choisi d’écrire, elle qui se livrait si peu. L’enfance, le public, la solitude ou l’amour, elle raconte, accompagnée par celui qui a toujours été là, dans sa tête ou sur scène, son piano noir. Et bien sûr sur ses chansons, que l’on pourra entendre en saisissant de façon intime comment elles s’enracinent dans sa vie. Feuilleton biographique, feuilleton musical, Il était un piano noir propose de rencontrer Barbara par elle-même ; pas un mot dans ces dix épisodes qui ne soit d’elle.

Feuilleton en 10 épisodes

Réalisation Juliette Heymann

Provenant de l'émission

Le Feuilleton, du lundi au vendredi de 20h30 à 21h00 sur France Culture

30 minutes d’espace de création radiophonique, de grandes adaptations d’œuvres du patrimoine classique et contemporain pour mêler tous les métiers et les talents de la radio.