


À propos de la série
Histoire d'un tableau qui disparaît, dans un tour de passe-passe. Et qui réapparaît... Un vrai tour de magie.
Une grande planche de bois sur des tréteaux, des tours de passe-passe sous les regards nombreux des badauds qui s’attroupent ; le bateleur tient dans sa main droite une boule qu’il fait apparaître et disparaître sous les cônes posés devant lui sur la table. Face à lui, un grand benêt, courbé en deux, semble hypnotisé par le jeu. Un voleur caché dans la foule profite de sa crédulité pour lui dérober sa bourse. On l’appelle aussi Le Jongleur, Le Bouffon ou encore Le Prestidigitateur. L’Escamoteur, c’est le tableau attribué au peintre Jheronimus Bosch (Jérôme Bosch, en français), dont on a célébré, en 2016, les 500 ans de l’anniversaire de la mort (1516). La version originale appartient au Musée municipal de Saint-Germain en Laye mais… personne ne la voit jamais ou presque. Le musée est fermé presque tout le temps et le tableau est conservé dans un coffre-fort. Pourquoi escamoter aux regards du public cette huile sur bois qui représente tout simplement un larcin pendant une partie de bonneteau ?
Premier épisode : L'Escamoteur disparaît
Parce que le 1er décembre 1978, le tableau a été volé au musée par un commando de deux hommes. Il a été finalement retrouvé le 02 février 1979. Un journal titre alors malicieusement L'Escamoteur escamoté. Deux hommes, responsables du vol, sont identifiés : l’un est le fils d’un commissaire de police, l’autre s’appelle Jean-Marc Rouillan, membre d’Action Directe. Il s’est longuement confié à Aurélien Gamboni qui a fait une recherche artistique autour de ce tableau… Un tableau qui finit -après une tentative de revente avortée- dans les mains d’Alain Tourre, le responsable de la PJ de Versailles de l’époque… qui emporte le tableau chez lui pour la nuit… Qu’on se rassure, il le rendra le lendemain… Le lendemain donc, le musée est fermé et le tableau finit au coffre.
Second épisode : Qui est réellement Bosch ?
L’histoire continue. Jheronimus Bosch aurait… escamoté, selon Frédéric Elsig, spécialiste du peintre flamand, l’auteur véritable de ce tableau, un disciple, membre de son atelier : Gielis Panhedel.
Une enquête s’impose !
Et qui pour la mener ? Hieronymus Bosch bien sûr… plus connu sous son diminutif Harry… le détective américain créé par un de mes romanciers préférés : Michael Connelly. Robert Pépin, le traducteur de la série de polars nous expliquera le choix de ce drôle de patronyme. En tous cas, si Bosch -le détective, pas le peintre- venait à Paris, il pourrait vérifier que le jeu de bonneteau, ça ne paye pas. Un homme qui tenait un jeu avec ses complices, les barons, aux abords de la Tour Eiffel, a été condamné par la cour d'appel de Paris, il y a deux ans, pour organisation de jeu de hasard sans autorisation. Il a écopé de 6 mois de prison. L’histoire ne dit pas si, pour sa défense assurée par Maître Fabrice Helewa, il s’est emmêlé les pinceaux à l’audience…
Un documentaire de Michel Pomarède. Réalisé par François Teste.