


À propos de la série
Pionnières des luttes de libération des femmes, les corsetières refusent de racheter des fautes imaginaires auprès d’un patronat catholique et se mettent en grève en 1895. Sur leurs traces, Jeannette Dussartre-Chartreux collecte des archives jusqu'ici ignorées.
Épisode 1 : **Les corsetières décorsetées **
En 1847 sont dénoncées par le journal fouriériste "La Démocratie Pacifique", d’inspiration socialiste utopique, les “séquestrations odieuses” de jeunes femmes dans un couvent Le Refuge. Le corset s’y révèle un véritable instrument de torture pour les demoiselles qui y sont placées : "Le corset de force descend à mi-cuisses, les manches sont très longues, la victime a les mains croisées sur le ventre, elle ne peut prendre à boire ni à manger, cet instrument trop serré meurtrit les chairs, la recluse est obligée d’attendre qu’on la fasse manger. Comme si le corset et la faim ne suffisaient pas, les captives ont une coiffe dont les attaches passent dans la bouche comme le mors des chevaux"…
Épisode 2 : **De fil en aiguille, des ouvrières **
89 avenue Baudin, à Limoges se trouve la Maison Clément. De cette entreprise prospère du corset, il n’en reste que la façade. Personne ne peut imaginer que dans ces lieux régnait une discipline de fer. "La Maison Clément ne s’embarrasse pas de l’adhésion librement consentie à des ouvrières. À ces conditions morales, elle impose les siennes ! La patronne oblige ses ouvrières, et cela sous surveillance, à faire trois jours de retraite, à aller à confesse le samedi, et faire leur Pâques le dimanche. Les absentes sont punies par une distribution de mauvais travail avec menace de renvoi, selon l’enquête diligentée par le Commissariat central ! Jeannette Dussartre-Chartreux.
Un documentaire de Nedjma Bouakra, réalisé par Julie Beressi.