










À propos de la série
En octobre 2016, Fanny Ardant se confiait au micro de Philippe Bresson, nous vous proposons de réécouter cette série d'entretiens. Fanny Ardant est née à Saumur, la « Comédie-Française des chevaux » selon Paul Morand, puis a grandi à Monaco où, à partir…
En octobre 2016, Fanny Ardant se confiait au micro de Philippe Bresson, nous vous proposons de réécouter cette série d'entretiens.
Fanny Ardant est née à Saumur, la « Comédie-Française des chevaux » selon Paul Morand, puis a grandi à Monaco où, à partir des années soixante, son père devient l'un des conseillers de la garde personnelle du prince Rainier. Une éducation dans la pure tradition aristocratique, « à la Don Quichotte », dira-t-elle. Des leçons de ce père, militaire et pourtant antimilitariste – qui s'était d'abord engagé pour l'amour des chevaux –, elle retiendra entre autres celle-ci, aux allures de parabole : « Il faut laisser le cheval libre, tout en le contrôlant au plus près. Ne jamais contraindre l'animal. Libre, toujours libre. »
Son sésame pour la liberté, il lui faudra pourtant le gagner en passant les épreuves d'un parcours plus ou moins initiatique, qui la mènera de l'Institut d'Etudes Politique d'Aix-en-Provence aux Affaires étrangères à Londres, avant que son désir d'être actrice ne la ravisse définitivement à la carrière diplomatique.
Jouer. Jouer enfin. D'abord au théâtre, puis plus tard, au cinéma. Proférer les mots des autres : ces mots qu'à travers les livres, depuis l'enfance, depuis toujours, Fanny Ardant ne cesse de dévorer. Ceux de Jean Rhys, par exemple, dont elle aime particulièrement le style, la musica. Alors pour finir morendo – en mourant –, on l'imagine volontiers ouvrir le recueil des mémoires de la romancière britannique comme on ouvre une porte dérobée, et là, souriante et désinvolte, de sa voix sans rivale, laisser échapper : « Assise dans mon fauteuil je fume cigarette sur cigarette. Sans hâte. J'ai mon temps, tout mon temps. Car je sais enfin ce que je veux. Je veux le néant. »