La Nuit Joseph Kessel

Il fut aviateur, journaliste, voyageur, scénariste de cinéma, résistant, parolier de ce qui devint l’un des plus célèbres chants patriotiques français - et l’auteur d’une œuvre littéraire qui compte plusieurs milliers de pages. L'Équipage, Le Tour du malheur, Belle de jour, L’Armée des ombres, Les Cavaliers… Une œuvre dense, longtemps ignorée du monde universitaire et souvent méprisée par une critique savante. Il y a quelques mois, elle se voyait parée des ors de la Bibliothèque de la Pléiade, tandis que reparaissait chez Taillandier les derniers volumes d’une sélection de ses reportages. Double occasion que nous avons saisie pour passer une nuit à l’écoute de Joseph Kessel, lui qui fut souvent invité sur les ondes de la radiodiffusion nationale et faisait alors preuve, pour parler de ses livres, de sa vie, de ses voyages, d’un talent de conteur saisissant.

C’est d’abord lui que nous écouterons donc cette nuit, dans une série d’entretiens qu’il avait accordé à Paul Guimard en 1956, au cours de laquelle il racontait les circonstances de quelques-uns de ses reportages aux quatre coins du monde. C’est aussi plusieurs de ses amis qu’on entendra parler de lui : l’écrivain Louis Nucéra, qui en 1976 évoquait le roman Les Temps sauvages ; Roger Grenier et Georges Walter, entre autres, pour l’émission « Une vie une œuvre » que Françoise Estèbe lui avait consacrée en 2008 ; ou encore Pierre Brasseur qui pour l’émission « Bonnes nouvelles, grands comédiens » en 1970 avait choisi de lire une nouvelle intitulée La Poupée. On entendra aussi Jef - comme l’appelaient ses amis - évoquer son roman le plus connu, Le Lion, au lendemain de sa parution en 1959.

Pour nous accompagner tout au long de cette nuit, nous recevrons d’abord non pas un spécialiste de Kessel, mais l’un de ses fans : l’auteur de bande dessinée Riad Sattouf. Dans le dernier volume de sa saga autobiographique L’Arabe du futur, il évoquait en passant sa découverte de Kessel à l’adolescence. Il nous dira sa passion pour le personnage et nous parlera de l’influence de Kessel sur… Tintin. Serge Linkès, maître d’œuvre de l’édition de la Pléiade, évoquera ensuite la singularité de cette œuvre dans le paysage littéraire français, et Gilles Heuré, qui signe l’Album Joseph Kessel pour les éditions de la Pléiade, nous parlera enfin de ses mille et une vies.