










À propos de la série
Le 11 mars dernier disparaissait Didier Bezace. Pour le saluer, nous vous proposons de réentendre la "Nuit rêvée" qu'il nous avait offerte en 2015.
"La Nuit rêvée" de Didier Bezace par Albane Penaranda.
Nuit Le 11 mars dernier disparaissait Didier Bezace. Pour le saluer, nous vous proposons de réentendre la "Nuit rêvée" qu'il nous avait offerte en 2015. Elle avait été l'occasion de refaire en sa compagnie le parcours d'un comédien, d'un metteur en scène, d'un grand nom du théâtre, qui aura été aussi un homme pleinement engagé dans son temps.
À vingt-ans, dans l'effervescence de Mai et de son "après", on bâtissait les scènes sur lesquelles on rêvait de changer le monde. Avec Jacques Nichet et Jean-Louis Benoît, Didier Bezace fondait alors le Théâtre de l'Aquarium. Cette histoire dura pour lui plus de vingt-cinq ans, avant qu'il ne prenne la direction du Théâtre de la Commune d'Aubervilliers.
Toute sa vie, Didier Bezace se sera fait une certaine idée du théâtre et, plus largement, de la culture. Cette idée, à Aubervilliers, main dans la main avec Jack Ralite, de Molière à Marivaux, en passant par Brecht, Dario Fo, Keene et beaucoup d'autres, il l'a mise en pratique et en mouvement pendant seize années. Comme certains de ses aînés, il pensait que populaire ne veut pas dire démagogue, qu'exigence n'est pas synonyme d'hermétisme et que l'accès à la culture, même la plus élitaire, est le droit de chacun. Homme de théâtre avant tout, le comédien Bezace aura également beaucoup tourné pour la télévision et le cinéma, avec Claude Miller, André Téchiné et Bertrand Tavernier notamment.
Si les illusions des premiers temps de l'Aquarium s'étaient évanouies et s'il n'était plus convaincu que le théâtre pouvait changer le monde, l'enthousiasme de Didier Bezace était pourtant resté intact. "Le théâtre nous aide à rester nous-même" disait-il, "et si d'une certaine manière, il ne sert à rien, il nous est pourtant indispensable".
Le programme d'archives de sa Nuit rêvée était le reflet de sa passion pour le théâtre et la littérature. Nous y étions accueillis par Jean Carmet en Touraine, avant de retrouver Pierre Arditi, Ferdinando Camon, Laurent Mauvignier, Marguerite Duras, Jack Ralite et Antonio Tabucchi. Pour finir sa Nuit, Didier Bezace avait souhaité dire un extrait de la lettre d'Antonio Tabucchi qui avait été lue aux Assises du Parlement des Écrivains à Strasbourg en 1997.
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Toute l'année, le choix des meilleures archives de France Culture qui composent une mémoire radiophonique.