La Nuit rêvée de Mariana Otero : un podcast à écouter en ligne | France Culture

La Nuit rêvée de Mariana Otero
La Nuit rêvée de Mariana Otero
Épisodes

À propos de la série

En décembre 2020, Mathilde Wagman recevait la réalisatrice Mariana Otero pour sa Nuit rêvée d'archives radiophoniques (rediffusion).

Qu’elle s’immerge avec sa caméra dans un collège de banlieue, dans les locaux d’une télévision commerciale, ceux d’une entreprise de lingerie en faillite, d’une institution qui accueille des enfants autistes ou sur la place de la République au moment du mouvement Nuit debout, Mariana Otero dit que chaque film est pour elle l’occasion de « comprendre l’autre en se plongeant dans son regard, dans sa manière de voir le monde ». Son dernier film, Histoire d’un regard, nous faisait découvrir celui du photoreporter Gilles Caron, disparu en 1970, à l’âge de 30 ans. Par bien des aspects, il évoquait un autre de ses films, réalisé il y a presque vingt ans, Histoire d’un secret - celui, longtemps préservé, de la disparition de sa mère, et, déjà, cheminement vers le regard d’une artiste, sa mère, qui était peintre.

Les personnalités qu’elle avait choisi d’entendre pour cette "Nuit rêvée", diffusée pour la première fois en décembre 2020, font écho à ses films et à ce qui l’anime. Il sera question de cinéma, bien sûr : on écoutera le documentariste Pierre Perrault parler de sa manière de concevoir son métier ; Thierry Garrel, ancien directeur de l’unité documentaire d’Arte, dire sa passion pour cet art singulier qu’est celui du "film du réel" ; Nelly Kaplan, récemment disparue, évoquer la fabrication de sa Fiancée du pirate ; et encore la philosophe Marie-José Mondzain réfléchir à ce que signifie le fait d’être spectateur. Il sera aussi question de la démocratie et de sa crise contemporaine, d’abord à travers les réflexions du philosophe Cornelius Castoriadis, dans une archive de 1986 qui résonne de façon singulière avec le temps présent ; puis dans une émission qui raconte l’histoire du tirage au sort, outil, peut-être, d’un renouveau démocratique ; et à travers la parole de René Dumont, qui, dans "Parti Pris", en 1977, tâchait d’alerter ses concitoyens sur la nécessité de se préoccuper du sort de la planète. Enfin, et c’était là le tout premier de ses souhaits, on écoutera Nathalie Sarraute parler de l’écriture comme d’une pratique consistant à "rendre visible l’invisible" - une formule dont on imagine qu’elle pourrait aussi bien décrire le travail de Mariana Otero.

Provenant de l'émission

Les Nuits de France Culture, toutes les nuits à partir de minuit sur France Culture

Toute l'année, le choix des meilleures archives de France Culture qui composent une mémoire radiophonique.