

Le cercle sauvage est le journal de voyage d’un écrivain, Anne Sibran, qui parcourt le parc du Yasuni, en Amazonie Equatorienne, peu après le massacre d’un clan de chasseurs-cueilleurs refusant tout contact avec notre civilisation.

« Parfois le voyage en sait plus que nous, il nous pousse, nous exhorte. Et l’on comprend après. »

« Au début j’avais honte. Honte de vivre sans habits, de m’accroupir pour manger ces singes fades, ces vers crus, cette viande morte. J’avais peur de devenir une bête. »

« Quelque chose me poussait irrésistiblement vers le nord. Du côté du Rio Napo, vers cette zone de lisière où se toisaient deux mondes inconciliables : la forêt intacte et le pétrole. »

« Amazonie, comment as-tu fait pour sauvegarder l’inespéré à l’ombre mauve de tes buissons ? Ces hommes libres, qu’on croyait morts depuis longtemps, où les avais-tu cachés tandis que d’autres venaient ouvrir les routes, bâtir les villes, jeter les ponts ? ».

« La confrontation entre l’industrie pétrolière et ces hommes du paléolithique moyen a quelque chose de brutal et d’absurde qui me donne parfois l’impression de traverser un rêve, un de ces drames silencieux qui se joue à mi-clos dans une jungle sans témoins. ».

«Dans la jungle équatorienne, une fois qu’on a quitté son clan, on ne peut plus y retourner, sous peine de mort.»

« Dans une totale abnégation, des scientifiques travaillent depuis des années à tenter de faire l’inventaire d’une des forêts les plus riches de la planète. »

« Entrer dans une forêt originelle, c’est percer la poche du rêve, pour la sentir se refermer langoureusement autour de soi. Un rêve où la réalité s’agite soudain et nous rejoint à grands pas. »

« Il restait un endroit encore, au bord de la Zone Intangible, où je n’étais jamais allée : le village de Temano, sur les rives du Shiripuno. C’est là que vivait Taona, la petite nomade survivante du massacre de mars 2013. »