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- Présentation d'une Nuit d'archives proposée par Albane Penaranda, à l’occasion de l’exposition “Toyen, l'écart absolu” au Musée d’Art Moderne de Paris.16 avril 2022 • 4 min
- Quelques grandes figures du surréalisme racontent dans cette émission de 1960, intitulée "Qu'as-tu fait de ta jeunesse ?", ce qu'a représenté le surréalisme à ses débuts, ce à quoi ils croyaient en y adhérant et comment ils voient ce passé plus de trente ans après.16 avril 2022 • 59 min
- Au premier temps de cette série des "Chemins de la connaissance" portant sur ce qui reste du mouvement surréaliste cinquante ans après sa naissance, les poètes Annie Le Brun et Radovan Ivsic témoignent de la vivacité toujours actuelle de la subversion surréaliste.16 avril 2022 • 30 min
- À l'occasion de la parution de "Philosophie du surréalisme", le philosophe Ferdinand Alquié était l'invité en 1956 de l'émission "Thèmes et controverses" dans laquelle son livre était soumis aux interrogations de Aimé Patri, Michel Carrouges, Robert Amadou et Julien Gracq.16 avril 2022 • 34 min
- Essayiste, critique d'art, Gaëtan Picon était en août 1976 l'invité d'un "Après-midi d'été de France Culture" consacré au surréalisme. Plus de 50 ans après son apparition, il présentait le surréalisme comme l'offre d'un nouvel horizon humaniste, bien au-delà des frontières de la création artistique.17 avril 2022 • 1h 03
- En 1987 dans les "Nuits magnétiques", un peu plus de vingt ans après la mort d'André Breton, on se demandait ce qu'il était advenu du mouvement et de l'esprit surréaliste. Dans le premier volet, l'écrivain Jean Schuster, désigné pour reprendre le flambeau, livrait sa version des faits.17 avril 2022 • 1h 02
- L'amour, en ce qu'il est révolte, a été la grande affaire du mouvement surréaliste. Une exposition en 1997, "Le surréalisme et l'amour", donnait à voir ce qu'il y avait de scandaleux et de subversif dans la peinture surréaliste, peinture qui ne pouvait être réduite à un seul courant artistique.17 avril 2022 • 21 min
- Jean Clair, conservateur général du patrimoine et Jacqueline Chénieux-Gendron, directrice de recherche au CNRS, débattent dans "Répliques" du projet politique du surréalisme, Jean Clair condamnant sans appel le surréalisme en le rapprochant des idéologies totalitaires.17 avril 2022 • 56 min
- Dans une semaine dédiée aux grands manifestes, cet entretien portait sur les manifestes du surréalisme. L'écrivaine Annie Le Brun nous en racontait l'histoire et rappelait la singularité de chacun de ces textes écrits par André Breton.17 avril 2022 • 27 min
- Le mouvement surréaliste des années 1920 s'est reconnu dans Sade de manière décisive comme nous le montre ce numéro de "Peinture fraîche" qui relatait une exposition à l'intitulé significatif, "Le Marquis de Sade et l'imaginaire érotique du surréalisme".17 avril 2022 • 57 min
À propos de la série
Une sélection d’archives, proposée par Albane Penaranda, à l’occasion de l’exposition “Toyen, l'écart absolu” au Musée d’Art Moderne de Paris. Dans cette Nuit nous retrouvons Annie Le Brun qui est la commissaire de cette exposition.
Le Surréalisme après le Surréalisme, une sélection d’archives proposée par Albane Penaranda.
Notre volonté initiale était de constituer pour cette Nuit un programme sur et autour de Toyen alors que, depuis le 25 mars et jusqu'au 24 juillet, une rétrospective lui est consacrée au Musée d'Art Moderne de Paris. Mais Marie Čermínová, dite "Toyen", née à Prague en 1902, morte à Paris en 1980, n'est toujours pas aussi célèbre que Dali, Masson, Ernst ou Miro, et dans les archives de l'Ina on ne trouve nulle part une émission qui se serait intéressée à elle. Aussi c'est indirectement que nous avons choisi d'inviter les auditeurs de la Nuit à visiter l'exposition Toyen, en consacrant notre programme au surréalisme, et plus précisément au surréalisme après le surréalisme. Qu'est-ce à dire ? Pour certains le mouvement surréaliste a pris fin avec la Deuxième Guerre, voire plus tôt ; pour d'autres avec la mort d'André Breton en 1966 ou trois ans plus tard avec la dissolution du groupe. Quant au surréalisme en lui-même, devenu catégorie historique, personne ne peut plus raisonnablement s'en réclamer et encore moins s'en faire le porte-parole. L'emploi depuis des lustres du mot surréaliste à propos de tout et n'importe quoi devant d'ailleurs décourager quiconque de s'y risquer.
Les archives de cette Nuit parlent dans, ou depuis, cet "après surréalisme". Si elles rappellent ce qu'il a été, elles disent surtout ce qui est demeuré de son esprit après lui, et comment, en dehors de toute préoccupation littéraire et artistique, ce mouvement d'avant-garde a ouvert les portes sur une autre manière d'être en vie et d'être au monde. Quand se réveillent les canons du nationalisme le plus misérable, du surréalisme il y a peut-être plus que jamais quelque chose à entendre de la liberté la plus exigeante et de l'amour dans l'acceptation de son érotisme le plus intense ; et quelque chose à voir de Toyen dans sa rétrospective qui a pour titre "L'écart absolu". Cet "écart absolu", Breton l'avait emprunté à Charles Fourier pour servir de titre à la 11ème Exposition internationale du surréalisme de Paris en 1965. Selon Fourier, pour arriver à un nouveau monde occidental, Christophe Colomb aurait adopté le système de l'écart absolu, "il s'engage dans un Océan vierge - écrivait Fourier - sans tenir compte des frayeurs de son siècle ; faisons de même, procédons par écart absolu".
Dans son texte de présentation de la rétrospective Toyen dont elle est la commissaire, Annie Le Brun rappelle la phrase de Fourier pour dire que personne plus que Toyen n'aura incarné "l'écart absolu". Après le Surréalisme, fidèles à la permanence de son esprit, Radovan Ivsic et Annie Le Brun, qui furent des amis proches de Toyen, ont su mieux que quiconque dire l'idée de la liberté, la quête d'un nouveau monde amoureux et le puissant appel à "l'écart absolu" qu'a été le surréalisme. Que leurs voix dans cette Nuit soient pour chacun une invitation à se rendre au Musée d'Art Moderne de Paris au risque d'éprouver corps et âme devant les œuvres de Toyen, ce que le surréalisme, longtemps après lui, persiste à nous dire du monde tel qu'il est.
Exposition Toyen, l'écart absolu au Musée d’Art Moderne de Paris du 25 mars au 24 juillet 2022.