Nuit Dickens 2/2

« Pourquoi suis-je devenu fabricant de jouet ? » s’interroge un personnage-de « méchant » -dans l’un des Contes de Noël de Charles Dickens. « Mais parce que je déteste les enfants –c’est sale, c’est cruel, ça bave, ça crie… et tout le reste ! D’où ce métier de fabricant de jouet : pour donner des cauchemars aux enfants. »

On le sait : que ce soit dans ses contes ou dans ses romans, Charles Dickens ne met pas en scène des personnages tièdes ; il les aime et les anime riches d’une énergie parfois obsessionnelle,  destructrice, il leur fait rencontrer la méchanceté, la sournoiserie, la bonté, l’innocence, l’ambiguïté, l’excentricité… le fameux Pickwick étant le type même de l’excentrique  bourgeois.

Mystère, apprentissage, amour, repentance, folie, pauvreté, déambulation sans but avoué dans Londres, fumerie d’opium, procès sans fin et sans espoir de justice, enfants et adolescents en danger : le monde de Charles Dickens n’a rien d’un conte de fées, et, en France comme en Angleterre, les universitaires, les chercheurs, les scénaristes de télévision et de cinéma, les librettistes ne cessent de s’immerger dans cette œuvre immense. Sara Thornton, professeure de littérature et culture anglophone à Paris ; Céline Prest, Clémence Folléa, Florence Bigo, Delphine Cadwallader, Estelle Murail, chacune auteure d’une thèse sur Dickens ; Aurélien Bellanger, préfacier, dans l’édition Folio Classique, de Bleak House ; et Jean-Pierre Ohl, qui a signé Monsieur Dick, un roman-hommage à l’auteur du Mystère d’Edwin Drood, nous guideront au cours de ces deux Nuits dans l’univers dickensien.