





À propos de la série
Plantu est célèbre dans le monde entier pour avoir dessiné pendant 35 ans à la une du journal Le Monde.
Cette série d’émission nous emmènera dans son univers, celui du dessin, qui est sa vocation depuis l’enfance. Calme, assidu, silencieux, Plantu s’exprime très jeune en tenant un crayon. Peu doué pour les études, il fait ses classes à Bruxelles à l’institut Saint-Luc et s’oriente très vite vers le dessin politique. Au journal Phosphore, puis à la télévision dans l’émission de Michel Polac « droit de réponse », il fait preuve d’un talent et d’une capacité à saisir sur le vif la personnalité de ceux qu’il prend pour cible. Il présente naturellement ses dessins au journal Le Monde . C’est là qu’il a décidé d’aller. Il y parvient et s’impose d’abord une fois par semaine, puis tous les jours à partir de 1982. Il y restera jusqu’au 31 mars 2021.
Sa vie dès lors s’identifie au dessin que les lecteurs attendent avec impatience et les hommes politiques avec crainte. Mitterrand et sa verrue, Sarkozy et ses mouches, Chirac et son drapeau français sur la tête, Balladur dans sa chaise à porteur, etc.… pas un seul n’échappe à son œil ironique, rapide, et souvent décapant. Mais dessiner suppose de braver l’opinion et les censeurs. « Dessiner c’est résister », mais jusqu’où peut-on aller dans l’exercice de sa liberté ? Affronter les hommes politiques, c’est la vie courante. Caricaturer les religions peut conduire aux drames que l’on a connus, notamment au Danemark et en France à Charlie Hebdo.
Plantu nous fait part de ses réflexions sur cette mission fondamentale : le dessinateur doit être libre de dessiner ce qu’il veut en n’ayant de compte à rendre qu’à lui-même. » On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », disait Pierre Desproges, c’est la seule limite.
Cette vie dangereuse qui le conduit à vivre protégé par la police, il l’assume et, dans la vie internationale, intervient comme interlocuteur momentané de Yasser Arafat ou de Kofi Annan, en militant de la paix au Proche-Orient et dans le monde. Lors d’une réunion à l’ONU « désapprendre l’intolérance » nait l’idée de l’association « Cartooning for Peace « qu’il anime après l’avoir créé et qui réunit 53 pays et 250 dessinateurs qui proclament et défendent la liberté d’expression au service de celle des citoyens.
Aujourd’hui, libéré des contraintes du dessin quotidien, Plantu passe beaucoup de temps dans les écoles et les lycées, dans la transmission de l’exercice de la tolérance. Ayant joué le rôle du fou du roi pendant longtemps, il reste un funambule et, pour notre bien à tous, se bat pour la liberté, la tolérance et la paix tout en restant, selon la formule de Sénèque qu’il a faite sienne : « Vivre ce n’est pas attendre que l’orage passe. Vivre c’est apprendre à danser sous la pluie ».
Une série d'entretiens proposée par Jérôme Clément. Réalisation : Jean-Philippe Navarre. Attachée de production : Daphné Abgrall. Prise de son : Mai Phuong Tran. Coordination Sandrine Treiner.
Provenant de l'émission
Une émission qui recueille les paroles, les réflexions de celles et ceux qui marquent notre temps.