








À propos de la série
A l'occasion des échéances législatives, Antoine Dhulster nous propose une nuit d’archives autour de l'Assemblée nationale et la façon dont elle a été perçue dans le débat public en France. D'Assemblée "rebelle" à simple "chambre d'enregistrement", explorons cette institution au fil des années.
Cette Nuit "Regards sur l’Assemblée nationale" permet de faire le point sur le rôle du Palais Bourbon et peut-être ses évolutions possibles ou souhaitables à quelques jours des élections législatives des 12 et 19 juin 2022. L’Assemblée est-elle condamnée à demeurer ce que ses détracteurs appellent une “chambre d’enregistrement” des volontés de l’exécutif ? Doit-elle, et peut-elle prendre plus d’importance dans l’organisation des pouvoirs en France ? Et s’affirmer y-compris de façon critique voire en opposition au pouvoir exécutif, sur le modèle de ce qui s’est passé pendant les périodes de cohabitation ?
Pour comprendre ces enjeux sur le temps long il faut donc se plonger dans les archives de l’Assemblée. Des archives qui permettent d’expliquer la relative faiblesse du rôle du Parlement depuis les débuts de la Cinquième République. La constitution donne le droit aux députés de renverser le gouvernement en votant une motion de censure...
Mais cette procédure n’est allée à son terme qu’une seule fois depuis le début de la Cinquième République : en octobre 1962 alors que de Gaulle souhaitait réviser la constitution et faire élire le Président de la République au suffrage universel... Cela donna lieu à un vif débat, grand moment de la vie parlementaire.
On peut donc poser la question crûment : au-delà de moments d’éloquence, à quoi sert encore l’Assemblée nationale ? Evidemment à discuter et voter les lois. A contrôler le gouvernement aussi. Mais entre les impératifs européens et la mainmise de l’exécutif sur la vie politique nationale, force est de constater que la chambre basse du Parlement n’est plus l’un des sièges principaux du pouvoir politique. D’une époque à l’autre les députés semblent d’ailleurs être les premiers à en être conscients et la rengaine de la “crise de la représentation” est devenue un lieu commun du commentaire politique.
Provenant de l'émission
Toute l'année, le choix des meilleures archives de France Culture qui composent une mémoire radiophonique.