Camus : écrire, un art de vivre par temps de catastrophe

Albert Camus, reçoit le prix Nobel de Littérature des mains du roi de Suède Gustav VI Adolph (décembre 1957 / Stockholm)
Albert Camus, reçoit le prix Nobel de Littérature des mains du roi de Suède Gustav VI Adolph (décembre 1957 / Stockholm) ©Getty - ©  Gamma - Keystone - France
Albert Camus, reçoit le prix Nobel de Littérature des mains du roi de Suède Gustav VI Adolph (décembre 1957 / Stockholm) ©Getty - © Gamma - Keystone - France
Albert Camus, reçoit le prix Nobel de Littérature des mains du roi de Suède Gustav VI Adolph (décembre 1957 / Stockholm) ©Getty - © Gamma - Keystone - France
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Comment l’éthique solitaire de Camus résonne aujourd’hui pour nous nous, qui vivons dans un temps aussi différent du sien qu’il est possible ?

Avec
  • Benjamin Stora Historien, auteur du rapport public "Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie" commandé en juillet 2020 par le président de la République
  • Boris Le Roy Ecrivain, professeur de création littéraire à l'Université Paris 8.
  • Adèle Van Reeth Directrice de France Inter

Un sage oriental demandait toujours dans ses prières que la divinité voulût bien lui épargner de vivre une époque intéressante. Comme nous ne sommes pas sages, la divinité ne nous a pas épargnés, et nous vivons une époque intéressante. En tous cas, elle n’admet pas que nous puissions nous désintéresser d’elle.

Ces phrases d’Albert Camus sont celles qui ouvrent son discours de réception du prix Nobel prononcé à Stockholm le 10 décembre 1957. C’est dans ce discours que se trouve le fameux passage que l’on cite toujours : " chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.

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Camus fut peut-être l’écrivain de sa génération le plus conscient de vivre en un temps d’incertitudes fondamentales et de mutations profondes, où tout vacillait, un temps à mi-chemin entre les catastrophes qui venaient de se produire, celles qui guettaient et où justement pour ces raisons, l’idéologie d’un côté et la réaction de l’autre régnaient en maîtres. Pour tenir sa position, estimait-il, l’écrivain devait apprendre à se forger un art de vivre par temps de catastrophe.

Justifié ou bien non, ce sentiment de catastrophe imminente n’est pas moins absent de notre époque où la normalité semble une chose du passé, où l’avenir semble plus que jamais imprévisible et où tout paraît menacé d’effondrement général.

Marc Weitzmann s'entretient avec Adèle Van Reeth, philosophe et productrice des Chemins de la philosophie, Benjamin Stora,  historien, spécialiste de l’Algérie et de l’histoire du Maghreb, membre du conseil d'administration de l' Office français de l'immigration et de l'intégration et ancien président du conseil d'orientation de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, et Boris Le Roy, écrivain, professeur en création littéraire à l'Université Paris 8.

Extraits musicaux

" Bring it on home " par Joan Osborne - Album : " Bring it on home " (2011) - Label : Saguaro Road Records.

" Devil's dance " par Asaf Avidan & the Mojos - Album : " The reckoning " (2008) - Label : Temavar Records.

" Have love, will travel " par The Basics - Album : " Stand out / Fit in " (2007) - Label : MGM.

Pour aller plus loin

Discours de réception du prix Nobel de littérature par Albert Camus (1957)

Page wikipédia d' Albert Camus

Page wikipédia d' Adèle Van Reeth

Page wikipédia de Benjamin Stora

Page wikipédia de Boris Le Roy

Site du Musée de l'histoire de l'immigration

Site de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII)

Les Chemins de la philosophie
58 min

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