

L’islamisme pénètre-t-il l’école ? La gauche est-elle en voie d’implosion ? Suite au meurtre de Samuel Paty, l'émission du jour évoque l’école publique, le cœur de la laïcité républicaine qui a été visée par l'islamisme.
- Mélanie Luce Présidente de l'UNEF
- Jean-Pierre Obin Inspecteur général honoraire de l'Education nationale et fondateur de l'association 2D2E (Droit déontologie éthique en éducation)
- Laurence De Cock Historienne, professeure, membre du Comité de Vigilance face aux usages publics de l’histoire.
- Marika Bret Responsable environnement travail à Charlie Hebdo.
Quelques semaines après le discours d’Emmanuel Macron sur le séparatisme et alors que le procès des attentats de janvier se poursuivait dans la tension, après une première attaque islamiste rue Nicolas Appert et une tentative d’agression ratée contre la jeune Mila, le meurtre sauvage du professeur Samuel Paty par un islamiste à Conflans-Saint-Honorine a plongé le pays en état de choc. On ne cesse de le répéter depuis : avec l’école publique, c’est le cœur de la laïcité républicaine qui est visé, peut-être même une partie de ce qui fait l’identité française depuis la troisième république.
Mais n’est-ce pas aussi, avec l’enseignement, le cœur de la gauche ? Quiconque s’est rendu dans les diverses manifestations qui ont émaillé le pays dimanche dernier en hommage au professeur n’a pu qu’être frappé certes par l’émotion, mais aussi par les tensions qui régnaient entre les différents groupes, tous de gauche ayant appelé aux rassemblements. Certains sont-ils restés aveugles à la menace, se sont-ils montrés trop complaisants avec le terrorisme ? L’Unef, principal syndicat étudiant de gauche autrefois s’est fait siffler pour "collaboration" tandis que l’on rappelait les propos de Clémentine Autain affirmant en 2013 qu’il n’existait pas de danger islamique en France. L’islamisme pénètre-t-il l’école, la gauche est-elle en voie d’implosion ? Comment en est-on arrivé là ?
Un livre "Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école" va nous aider à faire le point sur ces questions. Il est écrit par l’ancien inspecteur général de l’éducation nationale Jean-Pierre Obin qui fut l’auteur du premier rapport sur ces sujets en 2004, il y a plus de 15 ans. A l’époque, le rapport fut enterré.
Les apprentissages des élèves, esprit critique et libre-arbitre
Le rapport Obin n'a pas été publié par le Ministère mais par l'organisation laïque La Ligue de l'enseignement. Les invités évoquent la désertion de l'école publique par les enfants de confession ou de culture juive.
Certains élèves ne sont pas fous, ils sont endoctrinés ! Ils savent très bien ce que le professeur attend, lors d'une interrogation ou d'un examen, n'empêche qu'ils n'y croient pas... Jean-Pierre Obin
J'ai effectivement des élèves qui sont en plein questionnement identitaire, des questionnements d'adolescents, des questionnements religieux [...] Mon travail d'enseignante c'est de faire le pari que ces enfants-là vont aller mieux et que l'école va les y aider. [...] Je refuse que l'ensemble des élèves qui sont de confession musulmane soient amalgamés avec des élèves endoctrinés, comme vous l'avez dit, avec des élèves qui ne seraient pas capables d'exercer d'esprit critique, avec des élèves qui auraient un point commun avec un criminel qui décapite un professeur d'histoire-géographie. Laurence De Cocq
Les principes de laïcité et d'égalité
En deuxième partie d'émission, Marika Bret livre son témoignage en lien avec la lecture proposée à l'université de "Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes" (lettre de Charb).
La pièce "Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes" devait avoir lieu à la faculté Paris-Diderot. La pièce est toujours suivie d'un débat parce que c'est important de mettre des mots autour de tout cela et d'échanger. Des militants de Sud Solidaires et de l'Unef ont tenté d'empêcher la tenue de cette pièce à la faculté Paris-Diderot, fin janvier 2018. Marika Bret
Si aujourd'hui, on ne défend pas ces deux principes en même temps, on va effectivement créer des fractures dans notre société. [...] Il ne faut pas instrumentaliser ce principe de laïcité. Mélanie Luce
Jean-Pierre Obin définit l'islamisme comme un projet politique et récuse l'appellation d'islam radical. Jean-Pierre Obin cite Marc Ferro pour parler de l'objectif de l'islamisme : la conquête politique de l'Occident et le moyen : utiliser la religion pour parvenir à ses fins.
Référence musicale :
The pen is mightier than the sword de Van Morrison.
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