Du terrorisme à la pandémie : vers une nouvelle fragilité ?

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Soigner ©Getty -  BSIP
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Et si l'attentat terroriste était le prototype de l'évènement contemporain ?

Avec
  • Jacques Dayan Professeur de pédopsychiatrie, spécialiste de santé publique auprès de l'INSERM. Responsable de l'axe "psychopathologie" dans le programme "13 Novembre".
  • Arthur Dénouveaux Essayiste. Président de l'association Life for Paris.
  • Denis Peschanski Historien, Directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la mémoire de la Seconde guerre mondiale

Du terrorisme à la pandémie, la vie quotidienne telle que nous l’avons connue semble être en train de se modifier radicalement. Ce n’est pas seulement la possibilité d’improviser une après-midi de shopping ou une soirée au restaurant qui est atteinte, mais la possibilité de prévoir, de se projeter dans l’avenir. Notre rapport civil au temps laisse place à une culture presque militaire du choc, de la protection et du risque. La notion de victime s’élargit jusqu’à devenir presque potentiellement synonyme de ce qui peut arriver à chacun d’entre nous, tandis que la vie quotidienne se voit colorée d’une teinte d’apocalypse.  Notre époque qui refoule la mort, s’enfonce-t-elle dans une culture victimaire ou bien sommes nous en train de faire l’apprentissage d’une nouvelle condition qui n’est plus ni la paix, ni la guerre, régie par cette culture du trauma ce que les spécialistes appellent syndrome post-traumatique ?

Le syndrome post-traumatique

Cela est défini sous le terme de stress post-traumatique et regroupe des pensées, des sensations, des rêves, des cauchemars qui viennent à l'insu de la personne ; et jusqu'au flash back et l'impression de revivre le trauma lui-même ; et qui sont chargés d'angoisse, de malaise, de colère, de sentiment extrêmement pénible. L'autre élément c'est la volonté d'éviter cela, donc d'éviter à la fois toutes les pensées qui peuvent se ramener au trauma, mais d'éviter tout ce qui peut le rappeler -les lieux, les personnes, les anniversaires-. Donc, il y a un double mouvement de rappel et d'évitement. Jacques Dayan

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Dans le milieu des années 1980, la figure du héros s'est déjà estompée.

Des civils comme cible

On a une convergence mémorielle entre figure de la victime, toujours très présente et figure du héros. Denis Peschanski

Toute la bienveillance qui est exprimée envers la victime est fondamentale, évidemment, mais elle n'est pas suffisante parce qu'en fait, elle vous construit dans cette nouvelle identité de victime dont il faut savoir sortir. [...] Quand on subit un trauma fort, c'est l'idée d'accepter toute la bienveillance et un moment de savoir s'en détacher. Arthur Dénouveaux

Musiques :

Mescalito de Mark Lanegan

L'étoile a pleuré rose... Rimbaud/Colombe Frezin

Signes des temps
43 min
La Fabrique de l'Histoire
47 min