L'écriture inclusive, pourquoi ?

L'écriture incluisve
L'écriture incluisve - DR
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Avancée politique et féministe pour les uns, un élément de plus dans la guerre que mène l’époque contre la langue et la culture pour les autres, "Signes des temps" fait le point sur les arguments en faveur et contre l'écriture inclusive.

Avec
  • Danièle Manesse Professeure émérite en sciences du langage à l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle.
  • Eliane Viennot Professeure émérite de littérature de la Renaissance à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, historienne spécialiste des relations de pouvoir entre les sexes.

La censure ou la liberté culturelle, les conséquences de l’affaire Me Too, les débats autour de la correction politique sont parmi les thèmes réguliers que cette émission a tenté de suivre au cours de cette première année d’existence.  Il y a un sujet que nous n’avons pas abordé autour de ces questions, c’est celui de l’écriture inclusive. Avancée politique et féministe pour les uns, un élément de plus dans la guerre que mène l’époque contre la langue et la culture pour les autres, la question de l’écriture inclusive a surgi dans le débat public à l’automne 2017, après la publication aux éditions Hatier d’un manuel scolaire à destination des CM2 dans lequel on pouvait notamment lire la phrase suivante : "grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche". La phrase repérée a fait l’objet de tribunes indignées dans la presse qui ont lancé le débat.

Eliane Viennot : "Le problème est de reféminiser la langue, ou de la démasculiniser"

Depuis, l’écriture inclusive s’est répandue à l’université, dans certains essais comme ceux de Laure Murat que nous avons reçue cet hiver dans cette émission, mais aussi dans certaines rédactions de médias sans que les journalistes en soient avertis. Le site d’information internet Slate, par exemple, réécrit systématiquement les papiers de ses collaborateurs en écriture inclusive sans forcément leur demander leur avis. Les éléments de la plaidoirie pour le langage inclusif ont été résumés en septembre dernier par Eliane Viennot, Le langage inclusif, Pourquoi comment aux éditions iXe publié, et voici que sort ce printemps le réquisitoire, mené par Danièle Manesse et Gilles Siouffi dans un livre collectif intitulé Le féminin & le masculin dans la langue .

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Selon Danièle Manesse : "La langue est un trésor qu'on enseigne à tous. C'est ce qui nous unit. Ce matériau est neutre, légué par le temps. Il y a un abus de pouvoir des lettrés à vouloir le modifier".

Eliane Viennot : "Le problème est de reféminiser la langue, ou de la démasculiniser. Nos langues sont très genrées. On essaie, on bricole et il y a des bonnes et des mauvaises pratiques de l'écriture inclusive. On peut parler une langue égalitaire sans utiliser des abréviations".

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