Le hip-hop a 50 ans : c'était mieux avant ?

Ademo et N.O.S. (Tarik et Nabil Andrieu), les deux musiciens de PNL, représentés sur une bannière géante à Ivry-sur-Seine, en 2019
Ademo et N.O.S. (Tarik et Nabil Andrieu), les deux musiciens de PNL, représentés sur une bannière géante à Ivry-sur-Seine, en 2019 ©AFP - Lionel Bonaventure
Ademo et N.O.S. (Tarik et Nabil Andrieu), les deux musiciens de PNL, représentés sur une bannière géante à Ivry-sur-Seine, en 2019 ©AFP - Lionel Bonaventure
Ademo et N.O.S. (Tarik et Nabil Andrieu), les deux musiciens de PNL, représentés sur une bannière géante à Ivry-sur-Seine, en 2019 ©AFP - Lionel Bonaventure
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50 ans après sa naissance aux États-Unis en 1973, 40 ans après son exportation en France, le hip-hop n'a jamais été aussi présent dans les expositions, les galeries, sur les écrans et dans les oreilles de millions de Français… Au risque, pour cette culture née dans la rue, de s'assagir ?

Avec
  • Louis Jésu sociologue spécialiste du hip-hop

C’était il y a un an : le coup de gueule du rappeur SCH, fraîchement auréolé d’une Victoire de la musique de l’artiste le plus "streamé" de l’année, fait grand bruit...

Ostracisme, relégation, mépris de classe… Depuis des décennies, de cérémonie en cérémonie, les polémiques se suivent et se ressemblent. Comment le premier genre musical de France, le plus écouté, peut-il ne pas être présent, représenté, récompensé dans une cérémonie comme les Victoires de la musique ?

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La semaine prochaine, vendredi 10 février, la 38e édition se tiendra, à nouveau, en direct de la Seine Musicale, et sur l’antenne de France Inter, sans que figurent, une fois de plus, les grands noms du rap dans la liste des nommés.

Qu’à cela ne tienne, le hip-hop français organisera sa propre célébration… Les Flammes Awards tiendront leur première édition début mai au Théâtre du Châtelet et fêteront le rap, le R & B et tous les styles musicaux populaires, héritage d’une créolisation aujourd’hui largement dominante.

Que conclure de ce divorce consommé ?

50 ans après sa naissance aux États-Unis en 1973, 40 ans après son exportation en France, le hip-hop serait-il donc encore et toujours sulfureux ?

Pourtant, il n’a jamais été aussi présent : au cinéma, à la télévision, dans des séries ou des expositions qui lui sont consacrées, sur les plateaux de danse, dans les galeries d’art, sur les murs de nos communes, objet de livres, de conférences, débats, ateliers, de documentaires… Et bien sûr dans les oreilles d’une majorité de la population française de 7 à 77 ans !

Si présent et si installé, dit-on, que certains avancent que ce mouvement rebelle, contestataire et antisystème s’institutionnalise au point de devenir une culture de masse et une mode comme une autre…

À 50 ans, le hip-hop aurait-il atteint l’âge de raison, quitte à s’affadir et à verser dans le "mainstream" ?

Pour aller plus loin :

Les publications de Louis Jésu sur le portail Cairn
Les Flammes, la première cérémonie dédiée au rap, aura lieu en mai 2023, article publié dans Tsugi
Le site du chorégraphe Fred Bedongué
Fanny Polly sera en concert à la Boule Noire le 29 avril 2023