Retour sur la question du renseignement américain aveugle aux progrès du régime Nord-Coréen en matière d'armement nucléaire.
Qu’est ce qui ne renseigne pas ou qui renseigne mal ? Les Etats-Unis n’ont pas réussi à suivre les progrès de la Corée du Nord en matière de nucléaire militaire, c’est la thèse du New-York Times et c’est peut-être aussi ce qui explique la situation actuelle alors que la Corée du Nord a tiré pour la première fois un missile intercontinental capable d’atteindre les côtes de l’Alaska et poursuit son chemin dans la mise au point de son armement nucélaire.
Le régime de la Corée du Nord est particulièrement difficile à espionner pour les renseignements sud-coréens et américains qui sont sur place les seuls à fonctionner et se plaignent de l’opacité structurelle de ce régime depuis les années 50, à l’épreuve contre la fuite d’informations notamment sur les sujets stratégiques et secrets au sein-même de l’appareil d’état et des différentes administrations qui en ont la charge.
Depuis des années les Nord-Coréens endorment leurs ennemis et leurs rivaux en conduisant un programme nucléaire et balistique clandestin. Les Etats-Unis, la Corée du sud ou le Japon n’ont pas compris à quel point le rythme de progression du régime de la Corée du Nord était rapide...
Analyse de la situation actuelle et de l’éventuel échec du renseignement américain dans la crise nucléaire nord-coréenne avec notre invité Benjamin Hautecouverture,
maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique.
On se rend compte que depuis le début des années 2000, chaque crise est lancée par l’obtention d’un nouveau renseignement, souvent par le biais de transfuges qui se prononcent aux Etats-Unis, on se rend compte alors que les américains ont un train de retard... ou un train d’avance ? Au début du siècle on a dramatisé la menace en pensant que les Nord-Coréens étaient tout près d’avoir déjà un premier engin nucléaire, en fait non. Et ces dernières années on a minimisé le rythme de progression des ingénieurs missiliers nucléaires... Pourtant ils progressaient rapidement, on est donc toujours à côté de la plaque.
Est ce qu’il y a véritablement et dans quelle mesure un échec des Etats-Unis ? On sait que les Américains savent énormément de choses... plutôt qu’une méconnaissance signifitivatice de l’évolution des programmes, je parlerais d’une minimisation de ceux-là. Depuis 2011-2012 la mise en place de patience stratégique du président Obama, au moment même où on se concentrait sur la résolution de la crise nucléaire iranienne, à Washington, on ne prenait pas politiquement en compte l’importance que pourrait avoir une nouvelle crise nucléaire avec la Corée du Nord. Ils se sont dit que le nouveau dirigeant qui arrivait était très jeune et qu'il allait peut-être pouvoir être manipulé par des factions avec lesquelles il était possible de négocier et qu'il fallait attendre un peu que l’horizon se dégage pour pouvoir à nouveau dialoguer avec les Nord-Coréens... Ce n'est donc pas qu’on ne sait pas, c’est qu’on ne veut pas véritablement savoir...
"Superfail", à découvrir chaque lundi
"Superfail" est notre nouveau podcast "natif", né comme podcast et originaire du numérique, sans passer d’abord par l’antenne hertzienne. C’est Guillaume Erner, le producteur des Matins de France Culture, qui se lance sur cette nouvelle "antenne" numérique : chaque lundi, retrouvez une histoire d'échec, de fail, décryptée avec un invité. Un nouveau programme à part entière à écouter à votre rythme, quand vous le désirez. Et qui a pour ambition d'explorer les possibilités offertes par le média, en termes de ton, d'écriture, de durée...
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