

Pour commencer, les Machines célibataires, une exposition programmée par Marie-Pierre Bonniol, avec notamment l'orchestre de papier de Pierre Bastien. 2e partie, le 12e festival Présences électronique avec Françoise J.Bonnet directeur artistique du GRM et Michel Wisniewski, moitié du duo Class of 69
- Marie-Pierre Bonniol
- Michel Wisniewski
- François J. Bonnet
Supersonic donne à manger à vos carnets de bal, ce soir. Au commencement était le duplex avec Berlin. C'est là qu'on trouve Marie-Pierre Bonniol, facétieuse programmatrice de l'exposition Les Machines célibataires, au Lieu unique, à Nantes, jusqu'au 13 mars. Le transit imaginaire est multiple.
Les "machines célibataires" sont un concept forgé par le surréaliste Michel Carrouges dans les années 50, pour formaliser une forme de "superstructure symbolique" de l'époque mécanique. Les nouveaux codes souterrains du moment. En guise d'inspiration de ces "machines", il y a les pré-surréalistes des années 10 : Marcel Duchamp, Francis Picabia... Mais aussi Raymond Roussel, Jules Verne... Carrouges fait des liens, des ponts, des tunnels entre les oeuvres, les artistes... Aujourd'hui un artiste sonore et musical, homme de machines sonores automates, Pierre Bastien est l'héritier aussi de ces artistes.
Dans l'exposition de Nantes, on trouve une "boîte verte", fameuse pièce de Duchamp, qui comprend les plans du "Grand verre", une pièce essentielle dans la réflexion de Carrouges. Les Machines célibataires sont abordées par Marie-Pierre Bonniol autant d'un point de vue cérébral et intellectuel que d'un point de vue affectif et sensitif. Une transcendance dont le coeur bat ? Jean-Jacques Palix a produit pour l'occasion une longue bande-son de 2 heures, on en écoute un extrait dans l'émission. L'exposition se place sous l'égide d'Enrique Vila-Matas (en voilà qui sait pour le moins trouver les portes dérobées des oeuvres) et de Jean-Jacques Pauvert, l'éditeur de la revue Bizarre, entre autres secousses. Les Machines célibataires, une archéologie du geek contemporain par les avant-gardes d'hier ? Pourquoi pas.
Dans la 2e partie de l'émission, quelques mots du 12e festival Présences électronique, qui se tient au 104, à Paris, les week-end prochain. L'INA-GRM (Groupe de recherche musicale), comme chaque année, propose à travers son rendez-vous un choix parmi la fine fleur des musiques acousmatiques, électroacoustiques, électroniques, expérimentales de l'Europe entière et au-delà. On évoque avec François J. Bonnet, chargé de la direction artistique de l'INA-GRM et du festival, quelques uns des artistes invités à jouer sur les systèmes de diffusion du GRM (et notamment le fameux orchestre de haut parleurs l'acousmonium). Parmi eux il y a Class of 69, duo électro minimaliste, composé de Michel Wisniewski et Joseph Ghosn, qui nous emporte dans les vibrations parfois insensibles de leurs synthétiseurs, au point de perdre nos repères et risquer la renverse. Michel Wisniewski est là pour en parler. On évoque aussi Sidsel Endresen et Stian Westerhus, duo norvégien venu du jazz, et Giancarlo Toniutti, compositeur et "chercheur en morphologie", venu de la noise, et qui présente son étonnant morceau La Mutazione lors du festival. Et bien sûr, on évoque Christian Zanési, ancien directeur artistique de l'INA-GRM et programmateur de Présences électronique, qui sera cette fois invité pour son travail électroacourtique. Coup de chapeau !
L'équipe
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