

Faire rire les machines, une question sur laquelle s'est penché Olivier Pietquin avec le projet Ilhaire. On discute de l'humour des robots, et de l'interaction sociale. 2e partie avec Christophe Ruetsch qui revient sur son travail à Tchernobyl autour de la radioactivité. Faire entendre l'invisible
Il fallait bien que ça arrive. Cette émission est co-animée par des voix de synthèse. Avant d'imaginer (facilement) qu'elles prendront un jour ou l'autre le pouvoir total sur Supersonic. Elles vont d'abord poser des questions à Olivier Pietquin, ingénieur spécialiste du signal et du machine learning (comment une machine apprend d'elle-même ou d'une autre machine), professeur à l'Université Lille 1, et membre de l'Institut universitaire de France. Il a notamment été au coeur du projet Ilhaire, un projet de recherche européen qui s'est terminé fin 2014. Son objectif était à la fois de mieux connaître le rire humain (ce qui est encore jusqu’à présent un pléonasme) et de développer une capacité des machines à rire, à travers les avatars ou les robots. C'est essentiellement de ça qu'on discutera avec lui, et des questions que cela pose : l'humour associé au rire, l'interaction sociale que cela suppose et provoque, la construction sonore d'un rire de machine, la question du souffle, de la compréhension... Un vaste domaine s'ouvre à nous, on y gambade dans la première partie de l'émission. Le robot n'existe-t-il pleinement que si on l'entend rire ?
Deuxième partie : discussion avec quelqu'un qui fait entendre l'invisible ? La radioactivité n'existe-t-elle pleinement que si on l'entend crépiter ? Christophe Ruetsch est compositeur électroacoustique et performeur. On parlera de son oeuvre Atomic Radio 137 (dont l'intégrale est rediffusée jeudi 7 avril dans Création on air), enregistrée à Tchernobyl (les 30 ans de la catastrophe, c'est le 26 avril) mais aussi de sa pratique du live et l'improvisation, ainsi que de sa référence régulière au cinéma. Ruetsch fait partie de cette génération de compositeurs électroacoustiques autonomes qui ont composé tout en inventant leurs propres outils, leur propre manière dans un moment de bouillonnement sonore. Il a fallu chercher de lieux de créations, par les voies habituelles autant que par les chemins de traverse. Avec une histoire à connaître sur le bout du potentiomètre et en même temps la nécessité évidente d’être de son époque. Post-post-schaeffer, dans le grand bain des possibles.
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