Le 19 avril 1943, la population juive de Varsovie se soulève contre les troupes allemandes venues les chercher pour les déporter. Une révolte qui surprend les soldats et leur commandement. Un documentaire d'Antoine Spire et Pamela Doussaud (rediffusion "Grand Angle" du 15 mai 1993).
- Marek Edelman Résistant juif polonais, survivant du ghetto de Varsovie
- Annette Wieviorka Historienne, directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives
- Jean-Pierre Vernant
- Marek Halter écrivain
"50 ans après l’insurrection du ghetto de Varsovie" est un documentaire produit par Antoine Spire et réalisé par Pamela Doussaud, il a été diffusé pour la première fois le e 15 mai 1993 sur France Culture dans l'émission "Grand Angle". Pologne, Varsovie, 19 avril 1943. A l'attaque massive du ghetto par la Wehrmacht, des Juifs ripostent en prenant les armes. 50 ans après les témoins se souviennent : notamment des survivants de l'insurrection et en particulier Marek Edelman, seul rescapé des cinq membres de l'Organisation Juive de Combat.
500 personnes ont survécu et six d'entre elles témoignent
C'est le ghetto de Varsovie qui parle à nouveau et se souvient des 2000 Allemands surarmés entrés dans le ghetto pour sa destruction finale. On sait que les combattants juifs les feront reculer et résisteront héroïquement jusqu'à la mi-mai. 500 personnes ont survécu et 6 d'entre elles témoignent : quel fut l'impact de cette insurrection, la première dans un pays occupé par les nazis ; pourquoi la résistance juive fut-elle insulaire en Pologne et si peu soutenue par la résistance polonaise et les alliés ? Comment peut-on imaginer le pire, s'y résoudre et le combattre par la survie au jour le jour et la force des armes…
On sait que les combattants juifs les feront reculer et résisteront héroïquement jusqu'à la mi-mai. 500 personnes ont survécu et 6 d'entre elles témoignent : quel fut l'impact de cette insurrection, la première dans un pays occupé par les nazis ; pourquoi la résistance juive fut-elle insulaire en Pologne et si peu soutenue par la résistance polonaise et les alliés ? Comment peut-on imaginer le pire, s'y résoudre et le combattre par la survie au jour le jour et la force des armes…
Ce documentaire d'Antoine Spire à la production et Pamela Doussaud à la réalisation (Rediffusion Grand Angle du 15 mai 1993) propose des témoignages exceptionnels :
Stanislaw Tomkiewicz, médecin psycho-infanto-juvénile et directeur de recherche à l'INSERM avait 15 ans lorsqu'en octobre 1940, s'est constitué le ghetto de Varsovie. Quand les nazis ont décidé de construire le mur autour duquel sera ce ghetto, "c'était toujours les travailleurs juifs qui le construisait" déclare Stanislaw. Il continue : "On n'a pas compris tout de suite que ce serait l'extermination, mais on a compris que nos conditions de vie, déjà atroce, allaient s'aggraver encore plus. Et c'est triste à dire, mais il faut le dire que certains disaient, mon Dieu, on sera au moins protégé contre les pogroms faits par les voyous catholiques." Il décrit également sa vie quotidienne dans le ghetto de Varsovie et ses études de médecine après avoir passé son Baccalauréat clandestinement dans un appartement.
Léon Abramowicz avait 12 ans en octobre 1940 et il raconte la veille de la clôture du ghetto, soit, le début de presque trois ans d'horreur : "La veille de la clôture du ghetto, je suis allé avec ma mère dans un quartier un peu en dehors de la ville qui était en réalité le marché noir où les paysans venaient vendre ce qu'ils pouvaient vendre sous le manteau : du beurre, de la volaille… Et ma mère a fait un achat assez conséquent et la paysanne à qui elle a acheté du beurre lui a demandé : 'viendrez-vous encore demain ?' Et ma mère a répondu 'oui, si je peux.' Mais le lendemain, la porte du ghetto était fermée."
Gustava Steinberg, était jeune dans les années 40, elle habitait chez ses parents, mais à quand même réussi à travailler : "Le 18 janvier 1943, dans la rue du docteur Zamenhof, on a ouvert un petit atelier. On m'a fait signer et j'ai pu m'inscrire. J'ai pu travailler un petit peu, mais ça n'a pas duré. Mes parents étaient obligés aussi [souvent] de changer d'atelier. Ils ont [quand même] pu déménager sur un autre pâté de maisons. J'habitais avec mes parents dans une pièce parce qu'il n'y avait plus question d'appartement. C'était des pièces qu'on occupait."
Marek Rudniki est un peintre né en 1927. Il raconte vouloir se suicider : "comme un chien battu, je suis revenu [chez moi]. Sans conscience, comme ça à la maison, je me suis coupé les veines, mais on m'a sauvé. J'étais connu dans le ghetto comme dessinateur de petits portraits. Alors [...] on m'a sauvé."
Favel Henryk, explique ce qu'il retient de cette époque : "il y avait une famine indescriptible. Je ne sais pas combien de milliers de gens sont morts, au sens propre, de faim. Et puis, la famine entraîne des épidémies, surtout le typhus. On voyait des cadavres qui jonchaient les rues..."
Marek Edelman, membre de l'Organisation Juive de Combat, explique comment s'est construit le groupe de 400 résistants dont il faisait partie, parmi les 50 000 personnes du ghetto au moment de l'insurrection : "la sélection était naturelle tout simplement, c'étaient les plus actifs, donc les jeunes. Pour ainsi dire, c'étaient des garçons d'une même classe. Bien sûr, la question de la confiance était primordiale. Ça devait être un copain ou un copain d'un copain, quelqu'un qu'on connaissait."
Et l'expertise de :
Annette Wieviorka, directrice de recherche au CNRS et Pierre Vidal Naquet, directeur d'études à l'École des Hautes Études Sociales, qui décrivent la création et le fonctionnement du ghetto de Varsovie, Marek Halter, auteur de La mémoire inquiète : il y a cinquante ans, le ghetto de Varsovie, Talila, chanteuse en yiddish, qui explique les origines des textes des chansons qu'elle interprète et qui ont été écrits dans les différents ghettos juifs de Pologne.
Max Librati, également présent en studio, témoigne ici de l'horreur des camps :
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