Un documentaire de Benjamin Fernandez et Christine Diger

Chaque année, depuis seize ans, la petite ville de Jerez de la Frontera accueille pour son festival de danse flamenco plus de 1000 visiteurs passionnés, parmi lesquels il est frappant de voir une grande majorité de Japonais. Car le Japon est la seconde nation du flamenco – on compte à Tokyo plus encore d’écoles et d’étudiants en danse flamenco qu’à Séville. Un phénomène qui interpelle les Andalous comme les artistes de flamenco – qui eux-mêmes, de plus en plus invités à se produire au Pays du Soleil levant et à jouer avec des artistes nippons, s’interrogent sur cette culture orientale et son lien avec leur art.
Qu’est ce qui explique cette singulière passion japonaise pour le flamenco ? Est-ce parce que le flamenco est l’exact opposé de la culture nippone, comme on serait tenté de le penser ? Aux antipodes d’une culture intimiste, discrète, tout en nuances, disciplinée, déconnectée des puissances du corps ? Est-ce la libération des passions, réputées contenues dans la culture japonaise, qui explique la fascination pour cette mystérieuse musique gitane ibérique ? Et si l’attraction massive et mystérieuse qu’exerce le flamenco sur le Japon confirmait moins la singularité puissante de la culture andalouse que notre ignorance de la culture japonaise ? « Les Japonais trouvent dans le Flamenco quelque chose qui leur est propre », affirme le musicologue Faustino Nunez , de l’université de Cordoba. La subtilité et la complexité du flamenco n’est d’ailleurs pas sans rappeler de l’art énigmatique du No et du KabukiLe questionnement est prétexte à de singulières rencontres, entre Jerez, Tokyo et même dans le « bar à tapas hispano-nippon » à Paris. En suivant la traversée de ces Japonais vers les secrets de la péninsule ibérique, nous remontons en même temps vers les mystères de l’archipel nippon. Chacun des personnages semble avoir trouvé dans le flamenco une ligne de fuite hors d’une société insulaire exiguë, lourdement stratifiée. Mais aussi un chemin pour revenir plus près d’eux-mêmes, et de leur propre culture. Le trio Sylnuvaanu , qui expérimente une fusion entre chants et instruments traditionnels japonais et guitare flamenca, donne la tonalité musicale de ce regard croisé, sous forme de voyage, de l’Orient vers l’Occident, comme aux sources du Flamenco, et en retour de l’Andalousie vers le Japon, dont la passion infinie fascine tout autant les artistes de flamenco pour qui il se passionne, et pourrait expliquer les liens souterrains qui lient deux cultures lointaines, mais pas si étrangères.
Avec la participation de Rika Iimori , Yuka Mitsubayachi , Faustino Nunez ,** Carlos Ruiz** , **Tsutomu ** et David Michelet , Mana Hirose , Shoko Martiano , Fuensanta La Moneta , Motoïchi Takemoto .Musique originale du groupe Sylnuvaanu et musiques enregistrées lors du Festival de Jerez.
Production : **Benjamin Fernandez ** Réalisation : Christine Diger
Mixage :** Bruno Mourlan**
Le bar à tapas hispano-japonais de Takemoto San, la Cave 27, est situé au 27 rue Lamarck, 75018 Paris. Il chante avec le guitariste Gonzalo Almaraz.Carlos Ruiz enseigne le Flamenco au Studio l'Envol, 40 rue de la Folie Régnault - 75011 Paris.http://www.flamenco-paris.com/
L'équipe
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