

Eprouvés par le temps, les vestiges du plus grand complexe concentrationnaire du Troisième Reich sont voués à disparaître. "Oublier le passé, c’est se condamner à le revivre”, écrivait Primo Levi, un de ses plus célèbres rescapés. Dans ces conditions, peut-on envisager qu’Auschwitz n’existe plus ?
Le 27 janvier 1945 , l’armée russe pénètre dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, évacué quelques jours auparavant par les allemands qui abandonnent sur place 7500 déportés, trop faibles pour marcher.
Le 27 janvier 2015, 70 ans plus tard, le camp d’Auschiwtz-Birkenau : 200 hectares, 155 bâtiments, 13 km d’enceintes, 250 m d’archives, 43.000 photos, 110.000 chaussures, 3.800 valises, 12.000 batteries de cuisine, 260 châles de prières, 470 prothèses orthopédiques, 40 kg de lunettes, 2 tonnes de cheveux, 6.000 objets d’art, 1 poupée.
En savoir plus : Comment transmettre la Mémoire de la Shoah au XXIe siècle ?
Jusqu’à présent, les témoins oculaires étaient les premiers vecteurs de la mémoire. Aujourd’hui, leur voix passe lentement à l’Histoire ; elle laisse la place à d’autres voix qui se sont affirmées ces dernières décennies, celles des chercheurs scientifiques. Elles cherchent par principe les faits, la vérité. Ce sont en général des voix indépendantes du politiquement correct, des voix stables et durables, des preuves objectives pour l’éducation et la transmission.
Faut il conserver par les moyens scientifiques toutes les traces (bâtiments, objets, archives) d’Auschwitz-Birkenau et mémoriser les lieux de la solution finale et de l’indicible ?
Un documentaire de Dominique Prusak et François Teste
Réponses sur place par :
Piotr Cywinski , directeur du Musée d’Auschwitz-Birkenau.
Dorota Kuszynska , guide.
Les conservateurs et scientifiques attachés à la préservation du site et des objets : Anna Lopuska (responsable du plan général de conservation), Wojciech Plosa (chef des archives), Aleksandra Papis (directrice des laboratoires de conservation).
Avec le soutien de l'Institut Polonais de Paris et de l'Office National de Polonais de Tourisme
Jeudi 29 janvier : Regard soviétique sur la libération des camps
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