*Un documentaire d’Ilana Navaro et Manoushak Fashahi *

Le paria c’est celui qui voit ce que la masse aveugle ne voit pas. Hrant Dink était le *paria conscient * de la société turque. Depuis cette position, il a bâti une vision politique lucide de la société. Il soulevait à lui seul avec courage, le voile du tabou jeté sur le génocide des Arméniens. Ses déclarations lui valurent l’hostilité du gouvernement turc tandis que sa mort était programmée par les milieux nationalistes. Grâce à sa parole si franche, si viscérale, Hrant sut émouvoir beaucoup de ses concitoyens turcs. Il racontait à la fois son origine arménienne et sa citoyenneté turque toutes deux assumées et révélait sans détour dans des débats télévisés, ce que la société, dans sa grande majorité, refusait de reconnaître : une culture du déni.
Hrant Dink était un homme de paix, un militant de la réconciliation. Avec son journal Agos en langue turque, il a donné à lire le traumatisme des Arméniens de Turquie aux Turcs. Il disait qu’il fallait que les Arméniens osent exprimer leurs opinions, n’aient plus peur, qu’ils disent leurs souffrances, leur identité, leur joie et leur culture.
Mais que reste-t-il du combat de cet homme, de son idéal de réconciliation entre les peuples difficilement compris par les turcs et aussi parfois dans sa propre communauté ? Comment progresser avec les acquis de son combat dans la Turquie actuelle ? Le président Erdogan a présenté, l’année dernière, ses condoléances aux victimes arméniennes des massacres de 1915, sans nommer les coupables ni le crime.
Un portrait en filigrane de Hrant Dink, son combat, son journal Agos, sa femme, ses amis, avant et après sa mort. Un portrait aussi d’une certaine Turquie démocrate qui fait face à son propre passé et à son déni.
Lectures par Jean-Yves Berteloot de *Deux peuples proches, deux voisins lointains : Arménie-Turquie , * Hrant Dink *, * Ed.Actes Sud
Avec les témoignages de :
Sarkis Seropyan , rédacteur des pages en arménien du journal Agos
Rakel Dink , veuve de Hrant Dink
Hasan Cemal , un des journalistes les plus connus de Turquie, et petit fils de Djémal Pacha, l’un des trois dirigeants du Comité Union et de Progrès qui en 1915 avait commandité le génocide.
Et :
Hamit Bozarslan , historien
Cengiz Aktar , politilogue
Ali Bayramoglu , politologue
Nazan Maksudyan , historienne
Robert Koptas , ancien rédacteur en chef du journal Agos

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