*Un documentaire de Virginie Bloch-lainé et Christine Robert *
Lorsque François, le héros de Soumission , le roman de Michel Houellebecq, rentre chez lui après plusieurs jours d’absence, il pense ceci : « *Je jetai un regard dégoûté à mon salon, incapable d’échapper à cette évidence que je n’éprouvai aucun plaisir particulier à rentrer chez moi, dans cet appartement où personne ne s’aimait, et que personne n’aimait * ».
D’autres heureusement sont plus chanceux que François. Une odeur agréable dans le hall de l’immeuble, la moquette de la cage d’escalier, un rayon de soleil dans une pièce ou encore, la naissance d’un enfant, des fêtes avec des amis, une excellente nouvelle, apprise dans le salon, qui a changé le cours de leur vie, les attachent à leur intérieur.
Il peut arriver que des cartons de déménagement restent remplis et fermés pendant des mois, que des affaires tombées par terre ne soient pas ramassées pendant des semaines : c’est le signe que ça ne va pas fort.
Cette adéquation ou ce hiatus entre le lieu que nous habitons et notre intérieur, sont les sujets de ce documentaire.
*Gilles Davidas, * tout jeune retraité,depuis un deux pièces qu’il n’occupe que depuis quelques jours, parle des appartements de sa vie. La naissance d’un enfant, les séparations, sa vie professionnelle imprègnent ses intérieurs et la qualité des souvenirs qu’il en garde.
Marisa Cornejo , peintre d’origine chilienne d’une quarantaine d’années, installée aujourd’hui dans l’Ain, dessine ses rêves dans lesquels passent ses appartements, dont ceux quittés pour des raisons politiques. Elle a beaucoup déménagé depuis sa fuite du Chili. Elle se souvient particulièrement des ours de voisins tziganes qu’elle regardait de sa fenêtre dans un immeuble en Bulgarie. Ils jouaient dans la cour. Comment habitaient-ils l’appartement ?
Laura Alcoba , écrivain, est arrivée d’Argentine avec sa mère en France en 1979 pour fuir leur pays. Elles s’installent au Blanc-Mesnil. Les appartements la frappent par leur exiguïté, leur petite hauteur sous plafond et leur manque de lumière, auxquels l’Argentine ne l’avait pas habituée. Aujourd’hui, elle habite un appartement dans lequel elle écrit : cette pièce est celle de son intimité quelques heures par jour, puis se transforme en lieu de vie commun lorsque les enfants rentrent de l’école.
Dounia Safouane , décoratrice, décrit son propre appartement d’une cinquantaine de mètres carrés à Paris. Il est situé dans un immeuble qui fut une maison de retraite. Il reste des vestiges de sa fonction passée. Dounia aime les éclats de voix des voisins lorsque les fenêtres au printemps sont ouvertes, le caractère feutré d’un tissu au mur qu’elle n’a pas choisi, la profondeur de la moquette du couloir en sortant de l’ascenseur.
Monsieur Michel est déménageur depuis 1979. Il raconte l’inquiétude de ses clients le jour J, des déménagements un peu particuliers, lorsqu’un couple se sépare par exemple, et décrit son propre appartement. Monsieur Michel tient à sa tranquillité.
Véronique Lacaze est décoratrice. Elle a aménagé l’appartement de clients dans un immeuble parisien qui fut celui du Cours Florent.
Emeline, * retraitée,* après avoir visité 150 appartements, est sur le point de quitter le sien et son un bout de jardin pour emménager ailleurs. Elle aime un appartement pour son extérieur, plus que pour son intérieur.
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