**Un documentaire de Sébastien Galcéran et Philippe Rouy - Rediffusion de l'émission du 5 juin 2007 **
Dans les années 1980, des pères célibataires s’organisent en associations pour dénoncer la marginalisation dont ils se sentent victimes. Leur constat est simple : après une séparation, après un divorce, les pères sont injustement mis à l’écart par les décisions de la justice et évincés par leurs anciennes conjointes. Deux chiffres deviennent le leitmotiv de ces pères en colère. D’une part, dans neuf cas sur dix, c’est la mère qui obtient la résidence principale de l’enfant : au mieux, le père devient alors un « papa du dimanche », un week-end sur deux ; au pire, il voit son rôle quasiment cantonné au simple versement de la pension alimentaire… D’autre part, et c’est le second chiffre sur lequel s’appuient les associations de défense de la condition paternelle dans ces années 1980, la moitié des enfants qui vivent chez leur mère ne voit plus que très rarement ou plus du tout leur père... Et la mère est alors perçue comme un obstacle à la relation entre le père et l’enfant, une relation qui se distend brutalement ou petit à petit, une relation qui se décompose, s’étiole jusqu’à disparaître...A partir du milieu des années 1980, les choses commencent à bouger. Deux lois fondamentales réaffirment le principe de l’égale importance des deux parents après une séparation. En 1987, d’abord, la loi Malhuret consacre l’autorité parentale conjointe : les deux parents doivent se consulter et s’entendre sur les grandes décisions qui concernent l’enfant en matière notamment de scolarité, de santé et de loisirs. En 2002, ensuite, une loi consacre le principe de la résidence alternée. Cette loi relativise donc le discours dominant : non, un enfant ne souffrira pas nécessairement d’avoir deux maisons, au lieu d’une seule ; non, l’alternance de l’hébergement une semaine sur deux chez l’un et l’autre parent n’entraîne pas nécessairement la fragilisation psychologique de l’enfant. Depuis avril 2007, le partage des allocations familiales entre les deux parents en cas de résidence alternée est enfin rendu possible. De 1987 à 2007, en vingt ans donc, la société française reconnaît de manière croissante que le maintien du lien entre un père et son enfant est un enjeu essentiel. Il reste qu’une séparation se fait rarement sans heurt et sans conflit : et il n’est pas rare que les pères se voient refuser un droit de visite légitime, d’autres subissent de fausses accusations de violence ou d’inceste, d’autres encore assistent au départ à l’étranger de leur ancienne conjointe avec bagages et enfants... La revendication d’une coparentalité réelle devient le nouveau slogan des associations de pères célibataires : l’exclusion de l’un ou l’autre parent dans l’éducation d’un enfant est néfaste ; après une séparation, et la place de la mère et la place du père doivent être préservées.Avec :Christian Dessert , président de l’association "Urgence Papa" ;Charles Pik , avocat et vice-président de l'association "Justice Papa" ; Sophie Houdelinckx , avocate ;Christine Castelain Meunier , sociologue, auteure de "La Paternité" (PUF) et "Les métamorphoses du masculin" (PUF) ; Eric Verdier , psychologue, président de l’association "Coparentalité" ; Christophe Quillien , auteur du "Guide de survie du père célibataire" (Hachette Littérature).
production : Sébastien Galcéran
réalisation : Philippe Rouy
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