

René Vautier, décédé en 2015, voulait "raconter l’histoire en images, tout de suite", ou encore "utiliser sa caméra comme une arme dans un cinéma d’intervention sociale".
En 2010, à plusieurs reprises, Inès Léraud a rencontré et enregistré le cinéaste breton René Vautier, réalisateur de films engagés notamment pour l’indépendance de l’Afrique, les luttes ouvrières, le principe pollueur-payeur et contre l’extrême droite. Lors de ces entretiens, il a 82 ans et se sait atteint d’une maladie incurable. Il s’interroge alors sur le sens et l’avenir de son œuvre. Il aurait en effet réalisé 180 films pour la plupart disparus, abîmés, brûlés, ou dispersés par les urgences de l’histoire et par la censure. A tel point que Nicole Brenez, responsable des programmes d’avant-garde à la Cinémathèque française, va jusqu'à comparer son œuvre à "une arme qui parfois a disparu dans la bataille".
Chez le cinéaste à Cancale, en compagnie de ses proches collaborateurs, ou encore avec les membres de la cinémathèque de Brest qui tentent d‘identifier, retrouver, et réparer ses films, ce documentaire cherche à comprendre les questions éthiques, esthétiques, et pratiques que pose le cinéma d’action directe, cette œuvre performative, en particulier à l’aube de la disparition de son auteur, qui en était à certains égards l’unique mémoire.
Un documentaire d’Inès Léraud et Guillaume Baldy
Avec :
- René Vautier
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