

Direction le Mexique pour le troisième épisode de notre série de quatre documentaires sur la radio comme contre-feu et le micro comme porte-voix d'une génération, d'une ethnie ou d'une classe sociale.
Making Waves , une série documentaire d’Alexandre Plank
Un projet soutenu par la SCAM (Bourse Brouillon d'un rêve) et la Villa Médicis à Rome
Aux quatre coins du monde, des radios, qu'elles soient communautaires, militantes ou indépendantes, s'efforcent de démontrer que des alternatives aux discours dominants, aux impasses économiques et aux régimes autoritaires existent. En réinventant des espaces d'échanges, de réflexions et de dissensions, ces radios se font l'épicentre de mouvements de résistance, d'écoles de pensée ou de rêves de société.
"Making Waves" est une série de quatre documentaires qui veut croire que la radio, en créant des possibilités de parole et de rencontre, peut être un rempart et une lueur : qu'un émetteur peut devenir le foyer d'un contre-feu et qu'un micro peut être le porte-voix d'une génération, d'une ethnie ou d'une classe sociale.

REGENERACION RADIO et KE HUELGA (Mexico DF), RADIO AMILZINKO (Amilcingo, état de Morelos), RADIO TOTOPO (Juchitán, état de Oaxaca)
Un documentaire d’Alexandre Plank et Laure Egoroff
Mixage : Bastien Varigault

Radio Ké Huelga :
La radio Ké Huelga est née de la grève étudiante qui, en 1999, a occupé durant neuf mois le campus de l’Université Nationale Autonome du Mexique pour le maintien d’une éducation libre et gratuite. Fondée par le Conseil général de grève, la radio doit proposer un contrepoint à la campagne médiatique de discrédit dont souffre le mouvement. Une fois la grève écrasée, le groupe qui a fondé la radio décide de conserver cet outil de communication pour proposer, entre autres, une information alternative à celle des médias commerciaux. « Radio libre et sociale contre le pouvoir », la Ké Huelga prend ses décisions de manière collective, émet sur les ondes de manière délibérément illégale et s’est donné pour mission d’accompagner les mouvements sociaux et d’ouvrir ses micros aux voix que les médias ne donnent habituellement pas à entendre.
Regeneración Radio :
Egalement née de la grève de 1999, elle émet sans permis depuis le CCH (collège de sciences et humanités) de l’UNAM. Elle transmet la voix collective « digne et rebelle » des résistances qu’elle va chercher dans les rues, les manifestations, dans le "Mexique d’en bas". Elle prétend remettre radicalement en question le système. La cabine de la radio a été mise à sac en septembre 2015 et ses membres battus par un groupe de choc chargé de faire taire les voix critiques.
Radio communautaire Amilzinko :
Située dans la localité de Amilcingo, dans l’état de Morelos, la radio communautaire Amilzinko émettait par le biais de hauts-parleurs avant d’être sur les ondes en 2013. Le projet est né de la nécessité de donner des informations à la population sur le Projet Intégral Morelos, lequel prévoit notamment l’installation par une multinationale d’un gazoduc sur les terres de la commune. Travaillant main dans la main avec le Front des Peuples pour la Défense de la Terre et de l’Eau Puebla-Morelos- Tlaxcala, la radio communautaire est à la fois un outil de résistance et une manière de souder la communauté. Elle invite ses auditeurs à porter un regard critique sur l’information mais les accompagne aussi en musique durant leurs heures de travail au champ ou aux fourneaux. Elle prend part à tous les événements qui concernent la communauté, qu’ils soient politiques, culturels ou festifs.
Radio Totopo :
La radio communautaire Totopo, qui tire son nom d’une croquante tortilla de maïs traditionnelle, émet depuis le quartier des pêcheurs de la ville zapothèque de Juchitán de Saragoza située dans état de Oaxaca. Elle a été fondée en 2006 par un petit groupe d’étudiants préoccupés par l’installation de parcs éoliens sur les terres communales de la ville. La radio a deux principaux objectifs : 1) informer la population de ses droits en tant que peuple indigène face au méga-projet éolien piloté par des multinationales 2) renforcer l’usage de la langue zapothèque, promouvoir la culture et les traditions autochtones. La radio communautaire a été le porte-voix et le ciment de la résistance, ce qui a valu à ses animateurs des menaces de mort et la destruction à plusieurs reprises de ses équipements.
Ces radios sont à des degrés divers victimes d’intimidations et de menaces, pour des raisons de sécurité, nous ne donnons que les prénoms des intervenants :
Les membres de Ké Huelga (qui souhaitent apparaître de manière collective)
Sandra et Montserrat (Regeneración radio)
Samir (Amilzinko)
Carlos, Jacinto, Reina et Raymundo (Totopo)
Eugenia et Alejandro du site Radio Zapatista
Gustavo Esteva
Dans la serie "Making Waves", écoutez d'autres épisodes :
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