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REDIFFUSION
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La semaine prochaine du 25 février au soir jusqu’au 26 février au soir aura lieu la fête de Pourim, qui commémore le miracle du sauvetage des juifs de Suse sous le règne d’Assuérus (Xerxès Ier).
L’histoire est racontée dans Le livre d’Esther, un livre de la Bible écrit dans le style d’un conte oriental, avec un roi et des reines, des alliances et des trahisons, un héros et une héroïne qui réussissent à retourner la situation et sauver leur peuple.
Le conte se termine par l’institution d’un rituel de commémoration qui inclue carnaval, masques et déguisements, des mots qui ont de drôles d’échos par les temps qui courent, un rituel qui inclue aussi des cadeaux et dons aux pauvres et l’obligation de l’écriture d’un texte mémorial et de sa lecture toujours accompagnée de nouveaux commentaires chaque année à la même date : le 14 du mois d’Adar.
Rituel accompagné d’un double impératif : zakhor, lo tichkah ! "Souviens-toi, n’oublie pas" ! Formulation qui questionne, car pourquoi cet impératif est-il énoncé au singulier, pourquoi pas : "Souvenez-vous et n’oubliez-pas" ?
Il semble dès lors que pour la tradition juive la juste mémoire se construise par la somme d’une infinité de mémoires singulières, que ne doit jamais effacer la constitution d’une mémoire collective, car même avec des ressemblances et des répétitions, aucune mémoire n’est jamais identique à l’autre.
Et si le texte du livre d’Esther inclue dans son rite mémoriel le fait d’écrire, d’en faire un rouleau, une meguila, c’est qu’au-delà du récit oral qui transmet les événements, il existe la nécessité de mettre cette mémoire par écrit, pour que non seulement tu te souviennes mais que tu fasses en sorte aussi que cela ne soit pas oublier !
Écris ! Impératif de mémoire qui se conjugue avec l’obligation pour chaque femme et chaque homme d’écrire un livre, 613e et ultime commandement de tous les commandements énoncés dans la Tora.

Et c’est à l’un de ces livres auquel seront consacrées les deux prochaines émissions de Talmudiques. Son titre, Nuit et lumière, sous-titré Des marches de la mort au chemin de vie, qui vient de paraître aux édition Albin Michel.
Un livre d’une grande beauté, où la voix, attachante et pleine de passion, du sculpteur Shelomo Selinger, a été accueillie par la romancière et poétesse Laurence Nobécourt, dont les mots humbles, doux, généreux, vibrants et ciselés ont su donner l’hospitalité aux étincelles de la mémoire.

Deux émission disais-je, la première aujourd’hui où nous entendrons la voix de Shelomo Selinger et de son épouse Ruthy Selinger qui ont accueilli l’équipe de Talmudiques dans l’atelier du sculpteur et nous offert un témoignage beau et profond, plein de vie, d’espoir, de fraternité et d’humour.
Dans la seconde émission, la semaine prochaine, nous recevrons Laurence Nobécourt avec qui nous parlerons à propos du livre Nuit et Lumière, de « l’hospitalité poétique de la mémoire », de son écriture, de sa rencontre avec Shelomo Selinger, de son rapport au judaïsme et à la littérature.
Les invités
Shelomo Selinger, né en 1928 à Szczakowa (Pologne), est un sculpteur et dessinateur franco-israélien de renommée internationale, établi à Paris depuis 1956. Il est l'auteur de très nombreux mémoriaux prestigieux.

Il transmet son expérience tragique de la Shoah à travers ses sculptures mais aussi en témoignant dans les écoles, les universités et dans de très nombreux autres lieux. Il est exposé dans de nombreux musées et expose dans les plus grandes galeries à travers le monde. Il vient de publier avec Laurence Nobécourt un livre intitulé Nuit et lumière, sous-titré Des marches de la mort au chemin de vie, aux éditions Albin Michel.
Ruth Shapirovsky-Selinger, née en Israël à Haïfa, est pianiste et professeur de musique.

Laurence Nobécourt est poétesse et romancière. Elle a publié plus d'une vingtaine d'ouvrages dont tout récemment Nuit e Lumière pour et avec Shelomo Selinger. Elle écrit aussi du théâtre pour la radio et a créé et anime La voix du verbe : L'atelier d'écriture.
Lecture pendant l'émission
Laurence Nobécourt présente Shelomo Selinger
Le livre de Shelomo Selinger avec Laurence Nobécourt

Présentation de l'éditeur.
Shelomo Selinger, juif polonais, est entré dans l'enfer nazi à l'âge de quatorze ans. En quatre années d'horreur, il a connu neuf camps de concentration et deux marches de la mort.
Comment a-t-il pu survivre ? « L'instinct, le hasard, la fraternité. Et puis l'oubli », répond-il.
Une amnésie totale s'est en effet emparée de lui du jour même où il a été libéré. Elle l'a protégé pendant sept longues années des fantômes de la Shoah, et ne s'est dissipée que lorsqu'il est vraiment revenu à la vie par la grâce d'une double rencontre : celle de l'amour et de l'art.
Depuis, Shelomo Selinger ne cesse de témoigner par ses dessins et ses sculptures monumentales qui se dressent à Drancy, La Courneuve, Luxembourg, ou dans l'Allée des Justes des Nations au mémorial Yad Vashem de Jérusalem.

Mais l'artiste chante aussi l'enfance, la femme, l'espérance qu'il incarne dans le bois et le granit.
Et dans ce livre où l'écrivaine Laurence Nobécourt lui a prêté sa plume de feu, il déclare son amour inaltérable de la Vie : « Il n'y a rien de plus sacré que la vie. Même Dieu n'est pas aussi sacré. »

L'équipe
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