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Chères auditrices, chers auditeurs.
Toute l'équipe de Talmudiques espère que vous allez bien dans cette période difficile que nous traversons. Nous vous proposons ce dimanche et pendant toute la durée du confinement une série de rediffusions.
Bonne écoute, Kol touv, lehitraot, prenez bien soin de vous et de tous vos proches, au revoir, bon dimanche à tous et à la semaine prochaine.
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Présentation de l'émission du jour
Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale de l’ONU ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)). Pour commémorer son adoption, est célébrée le 10 décembre de chaque année la Journée des droits de l'homme. Le préambule qui précède les 30 articles de la Déclaration se termine par cette phrase :
« L'Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.»
Ce texte met au centre de ses préoccupations l’enseignement et l’éducation qui doivent être le relais de la mise en œuvre effective de ces droits et libertés sur un plan national et international, c’est-à-dire universel. Un texte complexe auquel chaque langue de traduction a apporté des nuances intéressantes. Je note par exemple que l’hébreu traduit הכרזה לכל באי עולם בדבר זכויות האדם hakhraza lekhol baé 'olam bidvar zekhouyot haadam
Ce qui se traduit par Déclaration pour « tous ceux qui viennent au monde » en ce qui concerne les droits de l’homme. Déplacement lexical qui souligne la complexité du concept d’universel ne pouvant apparemment pas se traduire tout simplement par un mot emprunté au français ou à l’anglais, ce qui aurait donné Hakhraza ouniversalit.
Qu’est-ce que l’universel ? Le concept d’universel est-il universel ? Comment concilier l’universel avec les patrimoines hérités, les identités singulières et les cultures nationales de tous les états signataires de cette déclaration ?
L’universel qui vient du latin universus, c’est à dire « tournés dans la même direction ne comporte-t-il pas de facto un risque d’entrer en contradiction avec les droits de liberté de mouvement, d’expression et de conscience au cœur de cette même déclaration ? La question des religions monothéistes, de leur rencontre et leur dialogue n’est pas absente de ce débat. La foi religieuse est souvent aux prises avec la tentation d’une propagation sur un plan universel et donc pour le coup en contradiction avec certaines singularités et d’autres traditions religieuses ! Nous voilà donc devant un concept complexe que l’émission d’aujourd’hui tentera d’éclairer.
L'invité
Après des études talmudiques et rabbiniques Marc-Rapahël Guedj a été rabbin à Paris et professeur de Pensée juive au Séminaire Israélite de France, puis grand-rabbin de Metz et de la Moselle, puis Grand-Rabbin de Genève.
En 2001 Il décide de se consacrer entièrement à l’enseignement et aux rencontres entre spiritualités et crée alors en Suisse la Fondation « Racines et sources ».
Transition musicale
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Musique et paroles de Guy Béart« Elle a dit peut-être Il a cru demain Souvent d'êtres à êtres Y'a plus de chemin La foule est trop grande Pour les beaux retours Et nos corps se rendent Vers d'autres amours Ils ont mis pierres sur pierres entre terre et ciel Ils ont construits de leurs mains La Tour De Babel Il a crié donne L'autre a dit trop tard Lorsqu'entre homme et homme Y'a plus de regard La terre est trop grande Et les hommes sourds Et nos mains se tendent Ouvertes toujours Ils ont mis pierres sur pierres entre terre et ciel Ils ont construits de leurs mains La Tour De Babel Pour un mot qui clame Un mot de travers Il y'aura des flammes Dans tout l'univers Les bouches sont grandes Pour les beaux discours Mais les peaux se vendent Les peaux de tambours Un jour nos langages Parleront de fleurs Et du mariage Des quatre couleurs Sauras-tu comprendre Qu'ils parlent d'amour Moi je vais t'attendre Au pied de la Tour En attendant Caïn chasse toujours Abel Mais j'ai construit de mes mains La Tour De Babel. »
Le texte de la tour de Babel dans la Bible
(Traduction Samuel Cahen)1. II y avait alors sur toute la terre un seul langage et les mêmes expressions. 2. Dans leur émigration de l’orient, ils (les hommes) trouvèrent une vallée dans le pays de Chinâr, et ils s’y établirent.3. Ils se dirent l’un à l’autre : voyons, faisons des briques et cuisons-les au feu ; la brique leur servit de pierre et l’argile leur servit de mortier. 4. Ils dirent : bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche aux cieux ; faisons-nous un signal, peut être serons-nous dispersés sur toute la terre.5. L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que les hommes venaient de bâtir ; 6. L’Éternel dit : C’est un seul peuple, un même langage à tous ; voici leur première entreprise, maintenant rien ne leur manquera-t-il de ce qu’ils penseront entreprendre ? 7. Eh bien ! descendons, confondons-y leur langage, que l’un ne comprenne plus le lange de l’autre. 8. L’Éternel les dispersa de cet endroit sur la surface de toute la terre ; alors ils cessèrent de bâtir la ville.9. C’est pourquoi on la nomma Bavel, car l’Éternel y confondit le langage de toute la terre, et de là l’Éternel les dispersa sur la surface de toute la terre.
Un entretien avec Le grand-rabbin Marc-Raphaël Guedj à l'occasion du 1er colloque Imams-rabbins pour la Paix. (2005)
Du 3 au 6 janvier 2005, 120 rabbins et imams se sont rencontrés à Bruxelles pour « délégitimer et mettre hors la loi toutes les violences commises au nom de Dieu et de la religion ». Un des initiateurs de la rencontre, le Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, nous parle des enjeux de cette expérience unique, qui a créé une vraie dynamique de l’espoir. Marc Raphaël Guedj est ancien Grand Rabbin de Metz et de Moselle, ancien Grand Rabbin de Genève et actuel président de la Fondation "Racines et Sources".
Nos spiritualités peuvent-elles aider à éviter un conflit de civilisation ?
Cafés Interculturels et Inter-spirituels
Le dialogue interreligieux et interculturel se fonde sur l’écoute profonde et réciproque de la sagesse et de la spiritualité de chacune des traditions. C’est dans cet esprit que la Fondation Racines et Sources propose ces cafés Sagesses de l’humanité à des personnes de divers horizons culturels et spirituels.
Sur le modèle des cafés philosophiques, il nous a semblé utile d’offrir un espace de libre débat. Un animateur lance brièvement un thème et les participants réagissent, s’approprient la thématique et la développent. Ces cafés Interculturels et Inter-spirituels, grâce à leur dynamique participative et interactive, ont pour but d’inciter à devenir créateurs de sens et à dépasser les tentations de consommation du spirituel ou de radicalisme religieux si répandues dans la société contemporaine.