2/2 "Le cas Schönberg"
Autour de la figure d'Arnold Schönberg, Marc-Alain Ouaknin poursuit son entretien avec Esteban Buch sur la question des relations entre musique et politique.
Archive sonore de l'introduction
https://www.francemusique.fr/emissions/les-grands-entretiens/daniel-barenboim-rencontres-avec-des-etres-remarquables-4-5-30257
L'invité
Né en 1963 à Buenos Aires, de nationalité française et argentine, Esteban Buch est directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, où il dirige le Centre de Recherches sur les Arts et le langage (CRAL, EHESS/CNRS) et la spécialité Musique du Master de l’EHESS.
Spécialiste des rapports entre musique et politique au vingtième siècle dans une perspective historique et musicologique, il a consacré des recherches à des figures du canon musical classique et contemporain, telles que Beethoven, Schoenberg et Ginastera. A partir d’une enquête sur les musiques politiques (hymnes nationaux), il travaille sur la musique dans des contextes de violence politique tels que la Première Guerre mondiale ou les dictatures militaires en Argentine. Il s’intéresse également aux rapports entre musique savante et musique populaire (le tango en particulier), dans le cadre d’une réflexion plus générale sur les théories sociologiques de la culture.
Outre sa carrière universitaire, Esteban Buch a publié l’essai historique El pintor de la Suiza Argentina (Sudamericana, 1991), dénonçant des nazis exilés dans la ville de Bariloche, en Patagonie (dont Erich Priebke, condamné à Rome en 1998) ; il a été protagoniste du film documentaire Juan, como si nada hubiera sucedido de Carlos Echeverría (1987), sur les disparus de la dictature argentine; et il est l’auteur de livrets d’opéras contemporains, pour Richter de Mario Lorenzo (2003) et Aliados de Sebastián Rivas (2013).
Bibliographie de l'invité
Il est l’auteur, notamment de:
Música, dictadura, resistencia - La Orquesta de Paris en Buenos Aires (Fondo de Cultura Económica, 2016),
L’affaire Bomarzo – Opéra, perversion et dictature (Editions de l’EHESS, 2011),
Le cas Schönberg – Naissance de l’avant-garde musicale (Gallimard, 2006),
La Neuvième de Beethoven – Une histoire politique (Gallimard, 1999)
Histoire d’un secret – A propos de la Suite Lyrique d’Alban Berg (Actes Sud, 1994),
Il est aussi coéditeur des collectifs Composing for the State - Music in Twentieth Century Dictatorships (Ashgate, 2016), Du politique en analyse musicale (Vrin, 2013), Tangos cultos (Gourmet Musical, 2012) Réévaluer l’art moderne et les avant-gardes (Editions de l’EHESS, 2010) et La Grande guerre des musiciens (Symétrie, 2009). Deux fois lauréat du Prix des Muses, il est par ailleurs fellow de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation et a reçu le diplôme au mérite en musicologie de la Fondation Konex de Buenos Aires.
Programmation musicale
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Le livre de l'invité
Esteban Buch, Le cas Schönberg. Naissance de l'avant-garde musicale, Collection Bibliothèque des Idées, Gallimard, 2006.
"Le «cas Schönberg» : avec cette expression, la critique musicale viennoise désigne, dès 1907, les controverses que déchaînent la figure et la musique du compositeur. Entre mars 1902, date de la création de son sextuor La Nuit transfigurée, et le concert du 31 mars 1913, où les œuvres de ses élèves Berg et Webern déclenchèrent une quasi-émeute, la valeur de la «nouvelle direction musicale», selon les termes du rapport de police, n'a cessé de diviser le public de sa ville natale.
Les adversaires de Schönberg n'ont pas oublié Le Cas Wagner de Nietzsche, qui avait associé esthétique musicale et critique de la culture. Les métaphores politiques de leurs diatribes traduisent les inquiétudes du moment sur le cours du monde, mais s'y manifeste aussi la profonde perplexité que fait naître cette musique littéralement inouïe, s'affranchissant peu à peu de la tonalité jusqu'à devenir, vers 1909, purement atonale. La critique voit en Schönberg, bien avant ses amis qui préfèrent le décrire comme un héritier de la tradition, ce qui fera de lui la principale figure musicale du XXe siècle : un révolutionnaire.
Comment l'idée qu'il représente l'avant-garde musicale par excellence s'est forgée pour passer dans le sens commun, c'est ce qu'établit Esteban Buch en se fondant sur une analyse attentive de l'abondante presse de l'époque, en partie oubliée. Elle lui permet de poser un nouveau regard sur les avant-gardes historiques du XXe siècle". (Présentation de l'éditeur)
L'exposition Arnold Schönberg, peindre l'âme.
Au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme
Arnold Schönberg, Peindre l'âme
du mercredi 28 septembre 2016 jusqu'au dimanche 29 janvier 2017.
Compositeur, théoricien et enseignant, poète, peintre, chef de file de la Seconde École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme... Arnold Schönberg (1874-1951) fut un des plus grands créateurs du XXe siècle.
Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, Antibes, et Fanny Schulmann, conservatrice chargée de l’art moderne et contemporain, musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, sont les commissaires de l'exposition.
Couverture du catalogue de l'exposition
Site du Musée
Renseignements
https://www.mahj.org/fr
Attention, depuis le 1er septembre 2016, le MahJ est désormais ouvert du mardi au dimanche et fermé le lundi (sauf pour les visites en groupe sur rendez-vous).
L'équipe
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