

1/2 Le goût du shmattès
On l'oublie souvent, mais l'art n'est-t-il pas avant tout affaire d'humanité, expérience de vie? Conscience toujours en éveil des fils qui tissent nos récits, et nous constituant, nous lient au monde?
A l'écart des concepts qui catégorisent et des polémiques qui secouent l'art contemporain et son marché, Marc-Alain Ouaknin s'entretient avec Michel Nedjar et Jean-Michel Bouhours.

Michel Nedjar se raconte. Il nous rappelle, comme l'affirmait Gombrowicz, combien "tout est cousu d'enfance". Il noue et tisse les fils d'une histoire, celle de l'art et la sienne en un même récit qui pourrait être la trame de notre humanité.
À l'orée des catégories et des mots qui souvent recouvrent une œuvre ( ou cherchent à lui donner le sens que l'on ne pourrait goûter), Jean-Michel Bouhours et Michel Nedjar nous invitent à découvrir l'exposition "Présences" au MAHJ qui nous offre l'expérience rare d'une plongée dans les commencements.

"Présences" : une exposition au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (MAHJ)
( Commissaire de l'exposition : Nathalie Hazan-Brunet )
Michel Nedjar a choisi des œuvres résumant au mieux son parcours artistique : un nombre important de dessins à l’acrylique, au pastel ; des masques ; des poupées constituées de tissus récupérés ; celles qu’il a réalisées en tant qu’éléments scénographiques de la pièce Meurtres de Hanokh Levin ; des « poupées-journaux », composées à partir d’éléments collectés lors de ses voyages.
La présentation dans le foyer de l’auditorium d’une partie de cette donation privilégie le versant graphique de l’œuvre. Poupées Pourim est réinstallé dans la chambre du duc, au sein du parcours permanent.

Les œuvres de Michel Nedjar sont conservées au Centre Pompidou (donation Daniel Cordier) et à la Collection de l’art brut, à Lausanne (donation Dubuffet).
Le MAHJ devient, avec le LaM de Villeneuve-d’Ascq (qui consacrera une rétrospective en 2017 à Michel Nedjar), un des centres de référence de l’œuvre de cet artiste.

Les invités
Michel NEDJAR
"Michel Nedjar naît en 1947 à Soisy-sous-Montmorency (Val d’Oise).. Alors que Dubuffet le découvre et collectionne ses poupées, Nedjar rencontre l’art brut : enthousiaste, il se met à rechercher lui-même de nouveaux créateurs, à réunir leurs œuvres et co-fonde - avec Madeleine Lommel et Claire Teller - L’Aracine. Ainsi, Nedjar entre doublement dans l’histoire de l’art, en tant que découvreur d’art brut et, surtout, en tant qu’artiste. Roger Cardinal lui consacre un article de fond dans les Fascicules de l’Art Brut et plus d’une vingtaine de ses travaux rejoignent le Musée national d’art moderne grâce à la donation Cordier.
Il est l’artiste brut - même s’il n’appartient plus vraiment à cette catégorie - qui fut le plus exposé à travers le monde ces 30 dernières années et son travail a fait l’objet d’un grand nombre de publications internationales." ( Klein & Berst)
Jean-Michel BOUHOURS

Spécialiste des arts visuels du XXe siècle, Fauvisme, Surréalisme, Avant-gardes historiques et art contemporain et du Cinéma d’artistes et images en mouvement.
Conservateur en chef puis directeur du Nouveau Musée national de Monaco de 2003 à 2008, il est aujourd’hui Conservateur en chef au Musée national d’art moderne (Pompidou/Beaubourg), département art moderne. Chef du service des collections modernes.
Programmation Musicale

Dans l'atelier de l'artiste



(Crédits photos F-A Ménager/Michel Nedjar)
L'équipe
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