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En plein cœur de Varsovie il existe une forêt de plus de 33 hectares. Non pas un jardin, non pas un parc mais une forêt.
Une forêt impressionnante, parcourue de stèles et de sculptures, et de monuments gravés d’inscriptions en plusieurs langues, hébreu, yiddish, polonais, et parfois ornées de motifs sculptés : des livres, de mains tendues en un geste de bénédiction, des couronnes, des animaux, des arbres, des fleurs.
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Parfois l’arbre est cassé et la tige de la fleur, brisée.

Nous sommes parmi les 200 000 pierres tombales du cimetière juif de Varsovie, le deuxième plus grand cimetière de Pologne après celui de Lodz et il s’y lit « l’histoire d’amour et de ténèbres » des juifs d’Europe de l’est et du Yiddishland, ce « monde englouti ».
Au bout d’une des allées de cette « maison de vie », bet hahayyim, étonnant nom du cimetière en hébreu, s’élève un mausolée qui accueille les sépultures de trois grands écrivains : Shalom Anski, Yaakov Dinezon et Yitzhok-Leybush Peretz.
Mais ce monument imposant, réalisé en 1925 par le sculpteur Abraham Ostrzeg, est nommé « le sanctuaire de Peretz », comme cela se lit en toutes lettres en hébreu sur la coupole qui le couronne : « Ohel Peretz », ohèl, un mot qui nomme couramment les mausolées des grands maîtres. Ainsi par exemple se rend-on sur le Ohel du Baal Chem tov …

Pourquoi un sanctuaire Peretz ? Qui est donc Yitzhok-Leybush Peretz ? Quelle œuvre a-t-il offert au monde ? Et de quels échos résonnent-elle toujours, depuis cette forêt de mémoire au cœur de Varsovie ?
Les invitées
Batia Baum Batia Baum a étudié aux universités d’Oxford et de Jérusalem, au séminaire d’Itzkhok Niborski et au séminaire de Rachel Ertel.
Elle exerce depuis une double activité d’enseignante du yiddish dans différents centres de formation, et de traductrice.
On lui doit entre autres les traductions de deux pièces majeures de I.L. Peretz : La chaîne d’or et La nuit sur le vieux marché, des Contes de Rabi Nachman, du Dibbouk de S. Anski, du Chant du peuple juif assassiné de Itzkhak Katzenelson.Elle participe à des lectures-spectacles bilingues de textes dramatiques et de poésie yiddish.
Elle a reçu le prix Halperine-Kaminski.
Carole Ksiazenicer-Matheron est maître de conférences émérite en littérature comparée de l'Université Paris 3. Spécialiste du Yiddish, elle a traduit plusieurs classiques de la littérature yiddish en français, comme Argile et autres récits d'Israël Joshua Singer, et La Danse des démons, d'Esther Kreitman.
On lui doit par ailleurs deux études, Les Temps de la fin: Roth, Singer, Boulgakov et Le Sacrifice de la beauté.
Elle est également membre du CIRCE, le Centre interdisciplinaire de recherches centre-européennes de l'Université Paris 4.
L'archive sonore.
Une lecrure d'Errance dans le désert de IL Peretz. Dans la voix yiddish, Batia Baum, dans la voix française, Carole Ksiazenicer-Matheron. Dans l'écrin sonore de Sonia Wieder-Atherton et Darioa Hovora.
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Le livre au cœur de l'émission
I. L. Peretz, Histoires des temps passés et à venir, éditions de l'Antilope, traduction Batia Baum.Yitskhok
Présentation de l'éditeur
"Leybush Peretz (Zamość, Pologne, 1852- Varsovie, 1915) est l’un des fondateurs de la littérature yiddish moderne du tournant du XXe siècle. Il est à présent considéré comme un classique de cette littérature.

Il a inspiré plusieurs générations d’écrivains avant la Première Guerre mondiale et entre les deux guerres, en puisant dans les richesses de la culture juive traditionnelle pour créer une littérature moderne. Son œuvre foisonnante comprend de la poésie, du théâtre, des nouvelles, des histoires, des reportages et des mémoires.
Ses œuvres ont été publiées, en yiddish, sur les cinq continents. Il est traduit dans une dizaine de langues."
