Claudine Galea a écrit "Au bord" en 2005, avec sous les yeux, l'image de cette femme qui tenait en laisse un prisonnier à Abu Ghraib. Stanislas Nordey le met en scène aujourd'hui. Ahmed Madani a réinventé son spectacle pour jouer dans les collèges et lycées. Un message des élèves du TNS occupé.
- Claudine Galea Auteure de théâtre, Grand prix de littérature dramatique jeunesse 2019
- Ahmed Madani Metteur en scène
Claudine Galéa, écrivaine. Son texte Au bord (éd. Espaces34), dont la première parution en 2010 lui a valu le Grand Prix de Littérature Dramatique en 2011, est l'objet cette année d'une nouvelle édition revue et augmentée. Stanislas Nordey travaille actuellement à sa mise en scène, en répétition avec la comédienne Cécile Brune, au TNS (Strasbourg). Ecrit en 2005 à partir de la célèbre photographie de la soldate tenant en laisse un prisonnier à Guantanamo, Au bord mêle l’intime et le politique pour interroger l’humain. "Ce n’est pas une pièce de théâtre au sens habituel du terme, encore qu’aujourd’hui le théâtre soit "off limits" pour reprendre le titre d’une magnifique pièce d’Arthur Adamov. Mais c’est un texte pour la scène, c’est un texte à porter en public" précisait Claudine Galea en 2010. Pour cette réédition, l'auteure joint au texte les réactions vives - remerciements ou oppositions - qu'a recueillis le texte depuis qu'il a été donné en lecture publique ou performance, au cours de ces dix années : des mots prononcés par des auditeurs-spectateurs, comme des paroles en retour, appelées par un texte qui ne laisse pas indifférent...
Des occupations : les élèves des groupes 46 et 47 occupent le TNS, et nous envoient un message pour dire ce qui les occupe et préoccupe depuis un an. On entend les voix de Manon, Emilie, Pauline, Marion, Juliette, Naïsha et Yanis. L'occasion d'évoquer ces occupations en cours des théâtres fermés par des artistes engagés, dans une vingtaine de lieux en France.
Ahmed Madani, metteur en scène. Sa pièce J'ai rencontré Dieu sur Facebook (éd. Actes Sud Papiers) créée en 2018, est recréée ce mois-ci, pour jouer dans les lycées et collèges. Bénéficiant du soutien des préfectures en France dans le cadre du dispositif de prévention de la radicalisation, le spectacle avait une tournée labellisée par le Comité d’Intervention interministériel de Prévention de la Délinquance et la Radicalisation (CIPDR). Plus de cinquante dates ayant été annulées par la crise sanitaire, Ahmed Madani a souhaité poursuivre son travail en allant au plus près des jeunes gens, dans leur lycée, et ainsi réinventer le travail artistique qu’il avait créé avec son équipe sur un plateau de théâtre, en une forme légère : plus de décor, de lumières, de scénographie…. mais simplement les jeunes acteurs. De cette contrainte, la parole de cette pièce résonne d'autant plus auprès des adolescents. C'est d'eux dont il est question dans la pièce, à l'aune de la "radicaliation" religieuse : "Évoquer les faux- semblants, les manipulations, les apparences, la spiritualité, l’exaltation, l’amour, l’amitié, la mort pour parler de la solitude et de la désorientation d’une jeunesse qui cherche sa place dans une société fragilisée est une entreprise palpitante pour peu qu’un désamorçage par le rire et la théâtralité puisse s’opérer" résume Ahmed Madani.
Eulalie Heine, 14 ans, collégienne qui a vu J'ai rencontré Dieu sur Facebook, au collège André Chamson à Le Vigan. Elle est en classe de 4ème. Programmé par le Théâtre Albarède de Ganges.
Des nouvelles du théâtre dans le monde : un message du metteur en scène, comédien, danseur Ghassan El Hakim depuis Casablanca au Maroc.
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