Nouvelle écoute ! Elle est née à Nazareth, a grandi en Galilée : Hiam Abbass, actrice et réalisatrice, a questionné l'héritage et la tradition pour un jour, partir vivre sa vie. A 17 ans elle part en école de photo, avant de découvrir le théâtre et le cinéma. Elle ose dire JE à la place de NOUS.
- Hiam Abbass Actrice, réalisatrice et écrivaine
Nouvelle écoute de cette émission enregistrée le 16 juin 2016
Nous allons faire un point sur l’héritage. On n’est pas sûres d’accepter le mariage. On est sceptique quant au chemin tout tracé. Les frontières, on les dessinerait autrement. Le cinéma de Hiam Abbass semble dire : le droit à la naïveté devrait être inscrit au début de chaque vie. Le droit à l’enfance, le plus longtemps possible, qui s’étirerait presque jusqu'à la majorité. Le droit de ne pas se soucier, de ne pas se justifier, sur qui on est, où et pourquoi. Hiam Abbass est née en Galilée – de parents palestiniens. Pendant la guerre des 6 jours elle a 7 ans et elle ne comprends pas très bien pourquoi le pays où elle vit Israël se bat contre ses cousins qui sont au Liban ou en Syrie. C’est encore flou dans la tête d’enfant mais plus pour très longtemps. A 8 ans, elle commence à jouer et à l’école on lui donne le rôle d’une mère qui a perdu son fils. Elle découvre son talent de tragédienne, et elle aperçoit aussi la tragédie. Dans son court métrage, Pain, on est dans la tête d’un petit garçon, il y a la mort de son père à laquelle il ne peut pas croire, il ferme les yeux, il ferme les yeux, comme pour pousser la réalité à être autrement. Comme pour réclamer : le droit à la naïveté. Hiam Abbass c’est un regard – ce sont ces yeux qui refusent de se justifier, sur qui être et pourquoi. Sur ses amours et ses choix. C’est la jeune fille qui dit au directeur de l’école de photo de Haifa à 17 ans : prenez moi sinon je serai malheureuse toute ma vie. Elle ose mettre en jeu face à ce qu’on lui impose : son bonheur. C’est un regard qui dans les films d’Eran Riklis, défit les frontières, et les miradors. Le réalisateur disait : « On a mis beaucoup de notre tristesse commune dans ce film ». Dans Les citronniers, Hiam Abbas joue une femme palestinienne dont les plantations de citronniers sont en danger, son voisin israélien veut les faire arracher. Ils ont mis de la tristesse mais aussi de la force, Hiams Abbas témoigne de l’histoire et elle fait l’histoire. Dans son film Héritage, elle fait le point sur les désirs personnels, qui ne correspondent pas à ce que la famille a imaginé. Elle dit JE à la place de NOUS. Elle est qui devenue qui elle est grâce et à cause de l’héritage. Grâce et à cause de ce qu’on lui a légué. Et à chaque film elle ouvre les yeux, elle ouvre les yeux, comme pour pousser la réalité à être autrement.
Hiam Abbass, comédienne, réalisatrice, directrice d'acteurs, palestinienne née au nord d'Israël de parents enseignants.
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Rediffusion de l'émission Backstage du 16 juin 2016
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