Après le Kalevala, l’Iliade, et les contes de Nasr Eddine, « Tout un monde » propose cette Geste de Rama - créée vers le IV e siècle avant notre ère - qui raconte l’histoire de Rama, un prince né à la cour d’Ayodhya. C’est une épopée à la fois chantée et parlée, attribuée à Valmiki, un homme de condition modeste. Son oeuvre achevée, il se retira dans la forêt pour y mener l’existence d’un ascète il y atteignit, dit la légende, une si admirable immobilité contemplative qu’une fourmilière (valmika) vint le recouvrir, ce qui lui valut son nom de Valmiki, « Fils de la fourmilière ».
Traduit et adapté dans toutes les langues de l’Inde, suscitant un culte « ramaïte », le Ramayana a connu de multiples interprétations régionales, et a été repris dans le monde indianisé (Asie du Sud Est, Indonésie). Des traces du cycle du Ramayana ont été identifiées en tibétain, en chinois, en khotonais, en siamois, en annamite, en laotien. Des versions complètes existent en khmer et kavi (javanais et balinais). Le Ramayana cambogien a inspiré certaines sculptures d’Angkor. La culture populaire contemporaine s’en est emparée, produisant des séries-cultes TV.
La figure de Ram a été malheureusement récupérée, instrumentalisée, par des groupes ultra-nationalistes, au sein d’une géographie sacrée définissant la nation hindoue, gommant ainsi les innombrables versions locales, métissées….
Grand texte à vocation universelle, le Ramayana appartient à l’ensemble de l’humanité.
Participants :
- Kati Basset , conteuse, ethnomusicologue, artiste
- Christophe Jaffrelot , directeur de recherches CNRS, spécialiste de la société indienne , notamment du mouvement nationaliste hindou. Il est l'auteur de « Religion, cast and politics » (Columbia University Press 2011) - « L'Inde : émergence d'une grande puissance : 20 minutes pour comprendre le siècle » (De vive voix 2009) - «Dr. Ambedkar : leader intouchable et père de la Constitution indienne » (SciencesPo 2000)
- Diane de Selliers , éditrice de livres exceptionnels, qui prépare un « Ramayana » illustré, pour fin 2011
- Bruno Doucey , éditeur
-** Peni Chandra Rini ** chantera a capella dans l'émission. Elle est l'une des chanteuses que l'on peut actuellement découvrir **dans le spectacle "Opera Java". ** Elle fait partie des rares jeunes artistes indonésiennes à pratiquer le « sindhen », un chant féminin qui se pratique en solo, avec orchestre. Elle est aussi très impliquée dans la sauvegarde du chant traditionnel et s’est d'ailleurs produite dans de nombreux festivals internationaux...
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