Nicolas Gogol devient l’une des figures principales de l’Âge d’or de la littérature russe. Son plus grand succès est sa pièce le Révizor, où le spectacle de la corruption de tous provoque un rire ravageur.
A Moscou, il faut s’inscrire six mois à l’avance pour visiter le Musée Gogol tant la ferveur gogolienne est grande. Peu d’auteurs ont suscité autant de légendes bizarres, comme celle, pour Nicolas Gogol, d’avoir été enterré vivant, ou d’avoir eu la tête volée dans la tombe, scène par laquelle commence La Tête de Gogol, un formidable roman contemporain du russe Anatoli Koroliov.
Gogol est notre Pascal russe, disait Tolstoï
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Tout se passe comme si Gogol était devenu l’un de ses personnages : un héros des Récits du Hameau, contes colorés, inspirés par le folklore de son Ukraine natale et pleins de sorcellerie. Ou un personnages des Nouvelles de Saint-Pétersbourg (Le Portrait, La Perspective Nevski, Le Nez, Le Manteau*, Le Journal d’un fou) * dans lesquelles la peinture de la bassesse humaine bascule dans le fantastique.
Né en Ukraine en 1809, venu à Saint-Petersbourg où Pouchkine le pousse alors à écrire, Nicolas Gogol devient l’une des figures principales de l’Âge d’or de la littérature russe. Son plus grand succès est sa pièce Le Révizor, où le spectacle de la corruption de tous provoque un rire ravageur. Mais le rire s’ouvre sur l’abîme du mal. Le satiriste, en Gogol, se double d’un mystique, qui aspire à apporter par l’écriture le salut à la Russie. Une Russie qu’il dépeint d’autant mieux qu’il s’en éloigne, quittant les brumes nordiques de la capitale russe, pour le soleil de Rome.
Ultime chef d’œuvre, Les Ames mortes raconte la chevauchée d’une crapule : un certain Tchitchikov qui parcourt la province pour acheter des âmes de serfs décédés. Mais qui donc est Tchitchikov ? La Russie elle-même ? Le Diable ?
Gogol jeta au feu la fin de son texte, quelques jours avant de se laisser mourir, tourmenté, à seulement 43 ans.
Avec les voix de Marc Chagall et Jean Dasté. Lectures d’extrais du Nez par Herni Rollan.
Avec : Stéphane Barsacq, écrivain, éditeur ; Caroline Bérenger, maître de conférence de littérature russe à l’Université de Caen ; Anne Coldefy-Faucard, éditrice, traductrice d’une soixantaine d’oeuvres du russe dont Le manteau, Le nez, Les Ames mortes, de Nicolas Gogol ; Michael Levinas, compositeur, auteur de l’opéra Le Manteau d’après Gogol ; Nata Minor, psychanalyste, écrivain ; Michel Niqueux qui a dirigé une réédition critique des nouvelles de l'écrivain russe dans la collection Quarto chez Gallimard.
Un documentaire de Laétitia Le Guay et Ghislaine David. Prises de son : Arthur Gerbaud et François Rivalan. Mixage Alain Joubert. Archives INA : Véronique de Saint-Pastou. Documentation et recherche internet : Annelise Signoret. (Rediffusion du 29 septembre 2015).
Pour aller plus loin
- La Maison Gogol, Musée Mémorial et Bibliothèque Scientifique à Moscou
- À l'occasion du 200ème anniversaire de la naissance de Nicolas Gogol (1er avril 1809, un article publié par L'Express.fr intitulé Gogol était-il russe ou ukrainien ? d'Irina Vaag
- Site de la maison de Gogol à Moscou (en russe et en anglais).
- Les œuvres de Gogol adaptées au cinéma… à lire sur le site du Cinéclub de Caen.
- Hommage à Gogol, un dossier proposé par la Revue de littérature comparée (n°331, 2009).
- Vues de Gogol : dossier de la Revue Russe, n°34, 2010.
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- Vida Azimi : Nicolas Gogol et la science de "l'âme" administrative, in Mélanges en l'honneur du professeur Jacques Chevallier. Penser la science administrative dans la post-modernité, éd. Lextenso, 2013.
- L’Ukraine truculente de Nicolas Gogol : numéro du magazine d’arte.tv, l’Invitation au voyage.
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