L’incendie au Crédit lyonnais (Paris)

Incendie qui ravagea le siège du Crédit Lyonnais dans la nuit du 4 au 5 mai 1996 dans le 2ème arrondissement de Paris.
Incendie qui ravagea le siège du Crédit Lyonnais dans la nuit du 4 au 5 mai 1996 dans le 2ème arrondissement de Paris. ©AFP - Gérard Fouet
Incendie qui ravagea le siège du Crédit Lyonnais dans la nuit du 4 au 5 mai 1996 dans le 2ème arrondissement de Paris. ©AFP - Gérard Fouet
Incendie qui ravagea le siège du Crédit Lyonnais dans la nuit du 4 au 5 mai 1996 dans le 2ème arrondissement de Paris. ©AFP - Gérard Fouet
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Parce que selon F. Sureau une banque peut comporter de la poésie, nous nous arrêtons devant la façade de l’ancien siège du Crédit lyonnais qui partit en fumée dans la nuit du 4 ou 5 mai 1996. C’est ainsi que nous terminons notre séjour parisien avant de reprendre la route en direction du Havre.

François Sureau s’arrête au 21 boulevard des Italiens pour notre dernier jour dans la capitale avant de reprendre le chemin le long de la Seine en direction du Havre. Devant nous se trouve une banque qui fut l’une des plus grandes banques du monde, le Crédit lyonnais. Elle avait :

une salle du conseil d'administration absolument magnifique, avec les bustes des déesses représentant Paris, New York, Alexandrie, et où il y avait une gigantesque bourse du coton qui avait été fondée par Hubert Germain et qui a donné le ton véritablement aux activités de banque et de finance en France pendant à peu près un siècle et demi. (François Sureau)

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Mais nous ne sommes pas là simplement pour évoquer le patrimoine architectural et économique des lieux. Selon notre guide le long des eaux de la Seine :

il y a une poésie des banques et le Crédit Lyonnais a une double poésie parce qu’elle a été l'une des plus grandes banques du monde et parce que c'est là où véritablement ont eu lieu les grands retournements des années 80 : la faillite du Crédit Lyonnais d'abord, et l'incendie du Crédit Lyonnais ensuite. […] Un auteur des années 1900 a comparé les grandes places financières à une sorte de clergé mondial. C'était une époque où, au fond, la banque ressemblait à une sorte de religion avec son clergé autocéphale, avec ses paroisses, avec l'Église de New York, l'Église de Londres, l'Église de Paris ou l'Église de Berlin. Et à l'intérieur un clergé divisé pour la France par exemple en ordres majeurs, en ordres mineurs, avec des règles complexes, les agents de change représentant le clergé supérieur, les colistiers, les remisiers représentant les ordres inférieurs. Ce monde était un monde fixe et stable. (François Sureau)

Après la faillite du Crédit lyonnais, dans la nuit du 4 au 5 mai 1996, comme un coup final du sort, la salle des marchés prend feu : la magnifique verrière en plomb commence à fondre et empêche les pompiers d’approcher. On appela aussitôt son président Jean Peyrelevade et, devant l’immense brasier, il s’évanouit et tomba en catalepsie sur le trottoir. Pendant ce temps, rôdaient nombre de gens dont certains essayaient de récupérer des objets dans les coffres. Dans ceux-ci, on pouvait au mieux trouver des tableaux de Picasso, de Matisse… mais aussi d’autres choses ô combien étonnantes.