

Nous admirons le Palais de la Porte Dorée avec F.Sureau. Il nous fait découvrir le contexte de sa construction - l'Exposition coloniale de 1931 -, l'ancien musée colonial et le désormais Musée national de l'histoire de l'immigration. À travers ces constructions se cache l'histoire d'Hubert Lyautey.
François Sureau s’arrête au seuil du bois de Vincennes devant la façade Art déco de ce qui fut jadis le musée colonial et qui abrite désormais le musée de l’émigration. Cet arrêt nous donne l’occasion de marcher dans les traces d’Hubert Lyautey, puisqu’une de ses dernières contributions à la vie de la République – si ce n’est la dernière comme l’affirme ironiquement notre guide – fut d’être le commissaire organisateur de l’exposition coloniale de 1931. A cette occasion, il redessina tout ce quartier de Paris, près de la porte Dorée, où nous nous trouvons.
"Lyautey est une figure fascinante, une figure militaire et d'esthète qui a curieusement trouvé grâce même aux yeux des orientalistes les plus anticoloniaux de son époque. Il était né en Lorraine et il reviendra y mourir avant la Seconde Guerre mondiale en monarchiste qui, disait-on, a donné un empire à la République." François Sureau
Malgré ses réalisations d’urbaniste talentueux : "Ce fut certainement à ce moment-là que Lyautey a connu l'une des dépressions profondes qui ont jalonné son existence. C'est un trait assez courant chez les hommes d'action au fond que d’être sujet à ces périodes-là. On connaît le chien noir de Churchill. Il en parlait lui-même. On connaît la dépression de de Gaulle après Dakar et peut-être même au moment de la fuite à Baden en 1968. Et cette dépression qui était dans sa nature, Lyautey a toujours voulu la conjurer. Il portait sur lui d'ailleurs une bague assez étonnante sur laquelle il avait gravé un vers de Shelley […] qui voulait dire : 'quand il n’y a pas d’action, il n’y a pas de joie de l’âme'." François Sureau