Bernard Natan, un bâtisseur du cinéma français : épisode 1/2 du podcast L’Hollywood de la rue Francoeur

Bernard Natan (04.10.1932)
Bernard Natan (04.10.1932) - CC BY-SA 4.0 - Wikipédia - Lenick89
Bernard Natan (04.10.1932) - CC BY-SA 4.0 - Wikipédia - Lenick89
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Fils d’un couple propriétaire d’une cristallerie à Iași en Moldavie Roumaine, Bernard Tannenzapf arrive en France au début du XXème siècle. L’homme est né quasiment en même temps que les images animées. Il intègre la société Pathé comme chimiste et y exerce aussi le métier de projectionniste.

Quand la Première Guerre mondiale éclate, Bernard Tannenzapf s’engage dans la Légion étrangère. En 1921, il est naturalisé pour ses services rendus à la Nation et francise son nom. Bernard Natan a déjà son propre studio de cinéma, la Rapid-Film où il propose des publicitaires et sportifs.

C'est un peu une série de coïncidences. C'est à dire qu'il cherchait du boulot, bien entendu. Il s'est retrouvé dans un laboratoire de fabrication qui travaillait sur le cinéma, sur des pellicules de cinéma et il a compris que c'était un art nouveau et surtout que toutes les opportunités étaient là présentes. Il n'avait pas besoin d'un diplôme pour faire du cinéma, il n'avait pas besoin d'acheter du matériel très coûteux, il n'avait pas besoin de monter vraiment une société. C'était une porte ouverte, qui était vraiment grande ouverte, et lui s'est engouffré là dedans. Il a voulu faire du cinéma, ça l'a passionné très vite et il a fait non seulement du cinéma mais il est devenu l'un des numéros uns, enfin le numéro un du cinéma français à une certaine époque. Philippe Durant, biographe et auteur, à propos des débuts de Bernard Natan dans le cinéma.

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Épisode 1 : Bernard Natan, un bâtisseur du cinéma français 

L’entreprise Pathé connaît une crise dans les années 20. La concurrence avec les majors américaines paraît inégale. Natan reprend alors les rênes de l’entreprise et développe ses activités. Il a été ainsi le premier à comprendre qu’il était indispensable d’associer la production et la distribution. Il fait construire deux studios de tournage, un ensemble de 1 248 m2, au 6 rue Francoeur à Paris, qui n’abritait pas encore l’école française de cinéma La Fémis. Les studios Pathé deviennent le lieu de tournage de productions  "maison" telles que La merveilleuse vie de Jeanne d’Arc de Marco de Castine (1929), Les Croix de bois de Raymond Bernard (1932), ou encore Le Dernier Milliardaire de René Clair (1934). La société rebaptisée Pathé-Natan accompagne toutes les révolutions techniques, du parlant à la couleur, achète des salles de cinéma, développe des relations publiques et fait de chacun de ses films un évènement quasi national.

Archive INA : Philippe Esnault s'entretient avec André Cerf (1904-1993) réalisateur et scénariste, sur la chronologie de sa féconde et discrète carrière cinématographique depuis 1925. Extrait de "Les Archives sonores du cinéma français", le 1er janvi

3 min

Entre 1930 et 1935, Pathé-Natan devient un groupe intégré, une "Major" à la française qui distribue et exploite plus de soixante dix films. Tourné vers la modernité, Bernard Natan diversifie les activités. Il développe la production de Pathé Rural, devenu sonore. Il reprend la production du Pathé Journal, abandonnée en 1927, qui deviendra le premier journal français d’actualités sonores. Il acquiert également les brevets pour l’Hypergonar qui deviendra le cinémascope, puis achète les brevets de télévision Baird et un poste de radio : Radio Ile-de-France. Grand groupe cinématographique, Pathé-Natan suscite des jalousies et des convoitises…

Image du film "Le Dernier Milliardaire" réalisé par René Clair (sorti en 1934) avec Paul Ollivier, Renée Saint-Cyr et José Noguero. Studio Pathé-Natan.
Image du film "Le Dernier Milliardaire" réalisé par René Clair (sorti en 1934) avec Paul Ollivier, Renée Saint-Cyr et José Noguero. Studio Pathé-Natan.
© Getty - Photo Hulton Archive / Getty Images

Intervenants

Sur Bernard Natan, il est évident que, là, on se trouve devant une problématique, dramatique, d'une certaine façon, et puis surtout, j'ai un ami qui a participé à l'exposition sur Pathé, à Pompidou, et là je m'aperçois que la légende, disons, sur Natan, légende noire continue. Rien n'a changé. C'est toujours l'escroc juif. Francis Gendron, réalisateur

Un documentaire de Lénora Krief, réalisé par François Teste. Archives INA, Sandra Escamez. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France.

Archives INA : Entretien avec Marco de Gastyne (21.12.1978).

Philippe Esnault s'entretient avec le décorateur français Max Douy (1914-2007) à propos des conditions de travail chez Pathé-Natan dans les années 30. Extrait de "Les Archives sonores du cinéma français", le 31 mai 1978. Phonothèque de l'ORTF.

4 min

Extraits diffusés : Planétarium (16.11.2016), le film de Rebecca Zlotowski (produit par Les Films Velvet)

Musique (extraits) : Bande originale du film Planetarium (Hippocampus / Music Box Records (10 novembre 2016) - Vinyle / 2 CD) de Rebecca Zlotowski. Musique composée par ROB (Robin Coudert) - Frédéric Junqua (Supervision musicale). Partition lyrique enregistrée avec l'Orchestre d'Abbey Road (Londres). 

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