Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ! : épisode 1/2 du podcast Le cas Violette Morris

Violette Morris en tenue de sport en 1913
Violette Morris en tenue de sport en 1913 - Agence Rol
Violette Morris en tenue de sport en 1913 - Agence Rol
Violette Morris en tenue de sport en 1913 - Agence Rol
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Poids, boxe, foot… aucun sport ne résistait à Violette Morris, athlète hors norme, qui aimait les femmes et se fit couper les seins pour être à l’aise au volant.

Elle est « la plus intrépide sportive de notre pays » selon les journaux du début du siècle dernier, brillante et plébiscitée athlète omnisport, alors qu’émergent les garçonnes, elle en est une figure hyperbolique, cheveux courts, veston d’homme, clope au bec au volant de son « bolide », qu’elle aime piloter à toute vitesse… elle s’affiche aussi aux bras de femmes, fréquente les cabarets lesbiens où elle se produira dans les années 30 en tant qu’artiste lyrique. Elle est scandaleusement libre. Elle est aussi celle que l’on surnommera « la hyène de la Gestapo », exécutée le 26 avril 1944 lors d’une embuscade tendue par le maquis de Surcouf. 

1er épisode : « Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire ! »

En 1928, tant elle dérange les institutions sportives, sa licence lui est retirée, elle est privée de Jeux Olympiques alors que les femmes y sont pour la première fois autorisées. En 1929, elle se fait couper les seins, pour, dit-on, pouvoir piloter à son aise sa voiture de sport. Scandaleuse… et jusque-boutiste.

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Violette Morris, au Bol d'or en 1923, sur son cyclecar Benjamin
Violette Morris, au Bol d'or en 1923, sur son cyclecar Benjamin
- Agence Rol

Dans ce premier épisode, c’est la femme affranchie des normes et l’athlète complète alors que le mouvement sportif féminin connaît son essor que nous racontons. En filigrane, on dit aussi l’angoisse et la criminalisation de la femme ‘virile’ par l’ordre moral conservateur. Le « retour à l’ordre », au lendemain de la parenthèse transgressive des années folles, étant parfaitement incarné par son retentissant procès, en 1930. Alors que c’est Violette Morris qui attaque la Fédération Française des sports féminins pour retrait abusif de sa licence sportive, c’est son costume masculin, son « pantalon qui est devant les juges », pour paraphraser un titre du Petit Journal de l’époque. 

Violette Morris faisant de l'haltérophilie en 1926
Violette Morris faisant de l'haltérophilie en 1926
- Le Miroir des sports

Avec :  Marie-Jo Bonnet, historienne ; Christine Bard, historienne des féminismes ; Philippe Tétart, historien du sport. 

Textes lus par Samuel Glaumé. 

Chanson de clôture : La femme - Si un jour 

Un documentaire de Clémence Allézard. Réalisation Christine Robert. Prises de son : Georges Tho et Nicolas Delmas . Mixage : Philippe Mercher. Archives INA : Ani Lauzzana. Documentation et recherche internet : Annelise Signoret. Collaboration : Lily Cornaert et Juliette Testa.

Bibliographie :

"Une histoire politique du pantalon" par Christine Bard

"Violette Morris, histoire d’une scandaleuse" par Marie-Jo Bonnet. Edition Perrin

"Penser la violence des femmes", coordonné par Coline Cardi et Geneviève Pruvost 

"Violette Morris, à abattre par tous moyens", par Kris, Javi Rey, Bertrand Galic & Marie-Jo Bonnet 

"Lettres à Jean Marais", par Jean Cocteau Edition : Albin Michel

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Pour aller plus loin :

De nombreuses photographies de Violette Morris sont en ligne sur le site de la Bnf, Gallica.

Violette Morris: du rose au brun : portrait d’une sportive hors du commun, à lire sur Leblogauto.com.

L’extraordinaire carrière d’une sportive : Violette Morris. Portrait publié dans Le Miroir des sports, le 3 juin 1925. A lire sur Gallica.

Un costume d’homme, porté par une femme, est déplacé dans une association de jeunes filles, s’indigne le chroniqueur du journal Comoedia au lendemain du procès de Violette Morris, le 27 mars 1930.

Droit au but : Violette Morris and Women’s Football in « les Années folles ». Article publiées dans le French Studies Bulletin de l’Académie d’Oxford (Hiver 2005).

Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties
29 min

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