

Faire moins est une stratégie gagnante !
La paresse est peut-être le péché capital le mieux toléré, le moins "grave" en quelque sorte… Sans doute parce qu’elle a toujours eu un aspect polymorphe, elle est à la fois vice et vertu : elle permet à certains la réappropriation de son temps, de sa vie et sinon de s’extraire mais de prendre de la distance face aux diktats sociaux. Aujourd’hui, dans un monde où l’injonction au travail et à l’ascension sociale est particulièrement prégnante, elle permet d’opérer le refus d’une vie déjà toute tracée. C’est le cas d’adolescents qui, d’abord au Japon, et dans beaucoup de pays européens désormais, s’extraient de la course sociale et décident de ne rien faire, au sens propre. Alors, la paresse serait elle l’avenir ? C’est ce que pensent certains chefs d’entreprise, s’appuyant sur des recherches scientifiques récentes…

Épisode deux : Cherchons F/H paresseux pour un poste de directeur
C’est le combat que mène la psychologue du travail Gwenaëlle Hamelin, spécialiste du stress au travail et du burn out, que nous suivrons tout au long de ce second épisode : faire moins est une stratégie gagnante !
Bill Gates, précurseur ici comme dans bien d’autres domaines, le disait : Je choisis une personne paresseuse pour un travail difficile, car une personne paresseuse va trouver un moyen facile de le faire. La paresse pourrait-elle devenir une qualité recherchée par les recruteurs ? C’est ce que semblent prôner diverses études parues récemment comme celle de la Florida Gulf Coast University stipulant que les personnes ayant un QI élevé sont plus paresseuses que les autres, ou encore celle menée par le professeur Eisuke Hasegawa qui montre que les éléments considérés comme paresseux sont les seuls à être réactifs aux situations d’urgence…

Intervenants
- Lisa, médecin du travail
- Bruno, salarié paresseux
- Gwenaëlle Hamelin, psychologue du travail
Un documentaire de Delphine Chaume, réalisé par Thomas Beau. Prises de son, Olivia Branger ; mixage, Eric Boisset. Archives INA, Isabelle Fort-Rendu. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France. Nouvelle page web, Sylvia Favre.
Archive INA : Lieux de mémoire - 1936, l'embellie des congés payés - France Culture 30/07/1998
3 min
Lectures de textes (extraits), Vincent Schmitt
Bibliographie
- Milena Michiko Flašar, La cravate (éditions de l'Olivier, 29.08.2013). Traduit de l'allemand (Autriche) par Olivier Mannoni
- Les albums de Gaston Lagaffe de Franquin (Dupuis)
Archive INA : Dans "Madame Inter" d'Annick Beauchamps, un micro trottoir recueille l'avis d'enfants sur la paresse (France Inter, 02/06/1969)
3 min
Pour aller plus loin
- L’ouvrage de Paul Lafargue, Le droit à la paresse (1883) est en ligne sur le site Marxists.org.
- Sur le site québécois des Classiques des sciences sociales, on peut télécharger le livre de Clément Pansærs, Apologie de la paresse (1921).
- Soyez paresseux, vous serez plus productif au travail, un entretien avec Tom Hodgkinson, auteur de L’art d’être oisif dans un monde de dingue (2004). À lire dans We Demain (2018)
- La paresse est-elle nécessaire ? un article d’Olivier Maret publié sur le site du Café philo de Bourg-en-Bresse (en novembre 2007)
- La paresse est l’avenir du travail, article de Simon Leroy, en ligne sur Medium.com
- Et la paresse alors ? article de Christiane Fonseca paru dans les Cahiers jungiens de psychanalyse (n°140, 2014)
À réécouter : La parlure de la paresse
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