Cinq ans… après la destruction : épisode 1/2 du podcast Asnan : destin d’une église

La cloche de l'église d'Asnan (20.05.2020)
La cloche de l'église d'Asnan (20.05.2020) ©Maxppp - PHOTOPQR/JOURNAL DU CENTRE/MAXPPP - Photographe Pierre DESTRADE
La cloche de l'église d'Asnan (20.05.2020) ©Maxppp - PHOTOPQR/JOURNAL DU CENTRE/MAXPPP - Photographe Pierre DESTRADE
La cloche de l'église d'Asnan (20.05.2020) ©Maxppp - PHOTOPQR/JOURNAL DU CENTRE/MAXPPP - Photographe Pierre DESTRADE
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En 2018, le conseil municipal du village nivernais a voté la démolition de l’église classée comme dangereuse. Cinq ans après, c’est silence et bouche cousue. Il reste sur place un espace quasi-vide et quelques souvenirs.

« Une dent creuse » C’est le terme technique employé par l’architecte des bâtiments de France pour qualifier la friche où repose la cloche de l’église, installée sur un bloc mal égalisé de pierre blanche, entourée de jeunes arbres et un peu plus loin de deux bancs. Comme si l’édifice néogothique, bâti à la fin du XIXe siècle, n’avait jamais existé. Qui a vu les 1.200 clichés du photographe Alain Villaret, 75 ans, qui a passé un an sur le chantier et qui a immortalisé sa disparition ? Personne selon lui. Il a consacré une exposition de certains de ses clichés dans un village voisin. Pas de visiteurs…

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L’édifice religieux, déjà délabré, a donné d’inquiétants signaux de faiblesse dès l’automne 2013. Une pierre de voûte est retrouvée dans la nef, trois jours avant une messe d’obsèques. Les devis s’élèvent entre 800 000 et 1,7 million d’euros. Le préfet prend un arrêté de péril, l’église est fermée, l’enterrement célébré ailleurs.
De toute façon, trois ans après sa consécration en 1874, l’église était déjà fragile…

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Le père François-Xavier Reveneau, en charge d’Asnan, avait 68 autres paroisses à s’occuper. Donc faire des enterrements dans une église vétuste : mission impossible.

Didier Michel, qui a une maison de vacances sur place depuis 25 ans et qui gère l’entreprise de BTP en charge des travaux, se souvient quand même qu’on a incendié sa pelleteuse la veille des travaux. Les responsables courent toujours. Le seul a exprimé une émotion : Rubén Gallo, professeur de littérature française à l’université américaine de Princeton et résident estival à Asnan qui parle de la démolition comme d’une « célébration abjecte ». Ni, les membres du conseil municipal, ni les membres de l’association Asnan Patrimoine qui avaient œuvré un temps pour sa sauvegarde n’ont souhaité témoigner.
Les 127 habitants semblent s’être fait une raison : « la page est tournée »…

Pour en parler

  • Rubén Gallo, professeur de littérature à l’université américaine de Princeton
  • Alain Villaret, photographe
  • Jean-Louis Balleret, Président de la Camosine, la Caisse pour les monuments et les sites de la Nièvre
  • Le père François-Xavier Reveneau
  • Pierre Brérard, reporter au Journal du Centre à Nevers
  • Didier Michel, entrepreneur qui s’est occupé du chantier de la démolition

Yvan Christ parle des solutions envisageables pour sauver les églises, l'effort qui incombe aux municipalités, dans "Grandes enquêtes : Chefs d'œuvre en péril" (31.03.1964)

3 min

Bibliographie sélective

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Générique

Un documentaire de Michel Pomarède, réalisé par Yvon Croizier. Coordination, Christine Bernard. Archives Ina, Delphine André. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France. Page web, Sylvia Favre-Steyaert.

Pour aller plus loin

Le Cours de l'histoire
59 min