Jigoro Kano, la voie de la souplesse : épisode • 2/2 du podcast Les maîtres de l'esprit

Frédéric Dambach et Franck-Olivier Laferrère sous le portrait du maître fondateur Jigoro Kano
Frédéric Dambach et Franck-Olivier Laferrère sous le portrait du maître fondateur Jigoro Kano ©Radio France - Photo Laurent Paulré
Frédéric Dambach et Franck-Olivier Laferrère sous le portrait du maître fondateur Jigoro Kano ©Radio France - Photo Laurent Paulré
Frédéric Dambach et Franck-Olivier Laferrère sous le portrait du maître fondateur Jigoro Kano ©Radio France - Photo Laurent Paulré
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Petit et chétif, Jigoro Kano fait du sport pour développer son corps. Rapidement, sa quête va bien au-delà : il fonde son école et invente le judo comme un outil universel de formation des jeunes gens.

C’est l’histoire du combat immémorial du faible contre le fort, de ce qui est a priori impossible, contre nature, voire surnaturel. Le fantasme de vaincre quand on est le plus faible est ancestral, depuis la figure de David contre Goliath, elle a perduré jusqu’à nos jours sous différentes formes. Mais certaines d’entre elles participent d’une éthique solide, véritable démarche de vie, quête à la fois physique et spirituelle, lorsque d’autres cherchent l’efficacité la plus immédiate. Dans notre époque où les dangers génèrent souvent une certaine panique, où le sentiment d’insécurité peut assaillir chacun d’entre nous, où les fictions et les séries prônent ces nouveaux héros nantis de super pouvoirs à l’épreuve des balles, les techniques de combat font florès. Mais alors que certaines tentent de retourner la force de l’adversaire contre lui, d’autres cherchent à le tuer, tout simplement. 

Les ceintures des judokas, une couleur par grade, du blanc au rouge
Les ceintures des judokas, une couleur par grade, du blanc au rouge
© Radio France - Photo Laurent Paulré

2nd épisode : Jigoro Kano, la voie de la souplesse 

Evidemment, si le plus fort est sur un pied au bord d’une falaise, il a beau être de force 10-15-20, si je le pousse, il va tomber. Et pour faire cela, je n’aurai besoin que d’une partie de ma force.

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L’histoire de Jigoro Kano est édifiante : très jeune, il fit le constat suivant en observant les branches chargées de neige et voyant les plus grosses casser sous le poids de l’agresseur naturel et les plus souples s’en débarrasser en pliant : le souple peut vaincre le fort, grâce à l’apprentissage de la subtilité et de l’art de l’équilibre. Moqué par ses camarades lorsqu’il était jeune car il était petit et chétif, il décida de s’adonner au sport pour développer son corps. Il apprit ensuite le Jiu-jitsu puis récupéra les manuscrits des samouraïs, à partir desquels il développera le principe fondamental qu’il développera par la suite : Seirioku Zenyo, c’est-à-dire, un minimum d’énergie pour une efficacité maximale. 

Franck-Olivier Laferrere et Frédéric Dambach sur le tatami
Franck-Olivier Laferrere et Frédéric Dambach sur le tatami
© Radio France - Photo Laurent Paulré

La quête de Jigoro Kano, c’est de changer le monde. Il a 21 ans et il imagine un outil pour éduquer les gens.  Il se dit que la politique, ça ne peut pas marcher. La religion, il va vite faire l’expérience que ça ne peut pas marcher non plus et donc il se dit que le seul moyen, c’est de changer les individus un à un et l’outil qu’il invente pour ça, c’est le judo.

C’est ainsi qu’à partir de ses recherches et études il décida de créer son propre enseignement et son école, le Kodokan et de fonder le Judo, littéralement « voie de la souplesse », dessinant ainsi une démarche profonde ne se limitant pas à la seule maîtrise technique, mais bien à une voie de vie, un apprentissage sans fin, visant le perfectionnement de l’être. Ainsi le judo n’est plus seulement un art martial mais un outil universel de formation des jeunes gens.

Avec : Yves Cadot, maître de conférences (section japonais) et 5ème dan de judo ; Franck-Olivier Laferrère, écrivain et judoka ; Frédéric Dambach, professeur de judo, 6ème dan, spécialiste du judo circulaire ; Emmanuel Pasquier, philosophe.

Un documentaire de Delphine Chaume, réalisé par Laurent Paulré. Prises de son Mathieu Perrot et Raymond Albouy. Mixage Catherine Derethe. Archives INA : Véronique de Saint-Pastou. Avec la collaboration d'Adèle Cailleteau.

Trans Amour Tristesse est une nouvelle de l’écrivain Franck-Olivier Laferrère mise en musique par le DJ « Le Percolateur ». 

https://soundcloud.com/pi_m/trans-amour-tristesse-v20/s-t3bOKjSEdp7

Elle évoque une soirée dans les creux de la nuit parisienne au milieu des années 80, et « les demain qu’on entretient chaque jour pour ne pas sombrer »

Archive INA : 13/07/1970 France Culture ORTF : L'esprit du Zen

4 min

Archive INA : 13/07/1970 : L'esprit du Zen ORTF France Culture : Michel RANDOM évoque l'apprentissage du Aïkido, l'histoire du Judo ; la technique du Karaté et le Sumo

1 min

Bibliographie :

Jigoro Kano, Du judo et de sa valeur éducative comme pédagogique. Texte introduit, traduit et commenté par Yves Cadot, Metatext, 2014

Emmanuel Pasquier, Le cœur et la machine, théorie des super-héros, Editions Matériologiques, 2017

Démonstration de judo circulaire par Frédéric Dambach à l'occasion de son passage de sixième dan :

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