L’affaire Soleilland

Le petit Journal 1907
Le petit Journal 1907
Le petit Journal 1907
Le petit Journal 1907
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Et l’abolition attendra 73 ans.

Un documentaire d'Olivier Chaumelle. Réalisé par François Teste. Prises de son : Pierre Quintard et Thomas Robine. Textes lus par Thierry Beauchamp. Archives INA : Nathalie Durand.

Le jeudi 31 janvier 1907 après-midi, les parents Erbelding, de la rue saint-Maur, confient leur fille Marthe, onze ans, à Julienne Soleilland, leur voisine et amie de la rue de Charonne, afin de l’emmener à Ba-Ta-Clan — on dit « À Ba-Ta-Clan » et pas « Au Bataclan » à l’époque, et la salle est déjà célèbre. Au dernier moment, Julienne est appelée par le travail, et on convient que c’est son mari Albert Soleilland qui s’acquittera de la mission.

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Albert Soleilland
Albert Soleilland

1er épisode : Les faits

"Les partisans de la peine de mort vont faire de l'affaire Soleilland, une affaire emblématique."

Allez savoir pourquoi, au lieu d’emmener la fillette au théâtre, il la viole et la tue. Puis il dépose le corps à la consigne de la gare de l’Est. Enfin, il revient au domicile des Erbelding, affolé, disant que Marthe a demandé à aller aux toilettes pendant le spectacle, qu’elle n’a pas reparu, etc. Le soir, après de vaines recherches auxquelles Soleilland participe, on se décide à prévenir la police.

Cette dernière, qui n’est pas si bête, obtient bientôt les aveux de Soleilland. Le scandale est aussi immense que le crime est monstrueux. Une foule immense et vengeresse suit le cortège de la petite Marthe jusqu’au cimetière parisien de Pantin. Soleilland est jugé en juillet, devant la cour d’Assises de la Seine. Le verdict est sans surprise : la mort.

Les obsèques de Marthe
Les obsèques de Marthe

2nd épisode : Tout condamné à mort aura la tête tranchée, ou presque.

À cette époque, on s’apprête à débattre à la Chambre de l’abolition de la peine de mort. Le projet est porté par Aristide Briand, garde des Sceaux, par Jaurès bien sûr, par Clemenceau, président du Conseil. La France paraît prête, le combat des abolitionnistes semble tout prêt d’aboutir. L’atroce forfait d’Albert Soleilland tombe plutôt mal.

Le procès
Le procès

Depuis 1906, c’est le bon Armand Fallières qui est président de la République. Abolitionniste convaincu, il gracie systématiquement les condamnés à mort. Va-t-il épargner également le monstre de la rue de Charonne ? Oui, le 13 septembre 1908, il signe la grâce de Soleilland. L’opinion est indignée. La presse populaire réclame justice. Le 8 décembre 1908, à une large majorité, la Chambre des Députés vote le maintien de la peine de mort en France.

Annonce de la grâce de Soleilland
Annonce de la grâce de Soleilland

Fallières changera alors d’attitude, et rien qu’en janvier 1909, Anatole Deibler, le bourreau, au chômage depuis plus de trois ans, coupe sept têtes.

Soleilland gracié dans la presse
Soleilland gracié dans la presse

AVEC:

  • Jean-Marc Berlière, historien, professeur à l'université de Bourgogne à Dijon
  • Bruno Fuligni, historien
  • Claire Blandin, historienne
  • Renaud Thomazo, historien

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