

L'arrivée d'Eisenhower en 1953 accélère le processus. Un "consortium" est créé, regroupant des philanthropes, le MOMA, la CIA..., doté de plusieurs millions de dollars et chargé de propager l'art américain en Europe.
Quel collectionneur et galeriste, autre que Leo Castelli, peut se targuer d'avoir joué un rôle aussi essentiel dans l'avènement de l'art américain ?
Arrivé aux Etats-Unis au début de la seconde guerre, après avoir dû fuir la France avec sa femme Ileana, Leo va retourner en Europe dans les bagages de l'armée US, où il servira d'interprète à l'OSS, l'ancêtre de la CIA...
Épisode 1 : Leo, dans l'ombre de Pollock... et de la CIA
Va t-il garder des liens après la guerre avec l'Agence américaine, alors que celle-ci, à coup de milliards de dollars, cherchera à imposer l'expressionniste abstrait et son meilleur représentant, Jackson Pollock, en Europe ?
Rien ne permet de l'attester, même si d'aucuns l'affirment...

De par son rôle central auprès des artistes américains des années 50 et surtout 60, Castelli va être au cœur de la puissante machinerie qui va imposer une avant-garde US en Europe, censée repousser la contagion communiste. Quelques hommes vont mener cette bataille, à la fois actifs au sein de la CIA nouvellement créée (1947) et du Museum of Modern Art (MOMA) de New-York. On somme Henry Luce, puissant patron de presse (Life, Fortune...) et membre de la CIA, de faire la promotion des artistes abstraits. En 1949, le magazine Life titre : Jackson Pollock est-il le plus grand artiste vivant ?
C'est un tournant...
Archive INA : Henri Luce à propos du premier numéro du magazine "Life" sur France Culture
2 min
Intervenants
- Annie Cohen-Solal, sociologue et biographe de Leo Castelli
- Nathalie Obadia, galeriste et auteur de Géopolitique de l'art contemporain
- François Lévy-Kuentz, auteur et réalisateur
- Catherine Dossin, historienne de l'art, enseignante à Purdue University (USA)
Un documentaire de Stéphane Bonnefoi réalisé par Vincent Decque. Archives INA, Sophie Henocq. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France et Quentin Vaganay.
Musique
- Bobby Oroza, Alone Again
- The embassadors, Sailing moonbound
- Lou Reed, The gift
- Kebe, She s knocking
- Lou Reed, Pale blue eyes (chant)

Bibliographie
- Géopolitique de l'art contemporain, Nathalie Obadia, édition Le Cavalier Bleu (2019)
- Leo Castelli et les siens, Annie Cohen-Solal, éditions Gallimard (collection Témoins de l'art, 2009)
- Un jour ils auront des peintres. L'avènement des peintres américains (Paris 1867 - New York 1948), Annie Cohen-Solal, éditions Gallimard (2017, 2000 pour la 1ère parution)
- Quand l'art prend le pouvoir, François Lévy-Kuentz, Doriane film (coffret DVD)
- Comment New-York vola l'idée d'art moderne, Serge Guilbaut, éditions Hachette Littérature (2006)

Pour aller plus loin
- First Steps : article de Michèle C. Cone à propos de la galerie ouverte en juillet 1939 par Leo Castelli et René Drouin, place Vendôme à Paris.
- How Leo Castelli Remade the Art World : article publié par le site Artspace (février 2013)
- L’Amérique et l’art abstrait : quand l’art devient une arme politique. Article de Frances Stonor Saunderes, paru dans The Independant en 1995, et disponible sur le site de l’association Entelekheia.
- Lettre à Leo Castelli ; Pierre Restany, Venise et les « cocus de l’histoire » : articles parus dans Critique d’art, extraits des archives de Pierre Restany.
- Monique Brunet-Weinmann interviewe Leo Castelli et Jean-Louis Prat à la Fondation Maeght : entretien publié dans La Vie des arts, vol. 31, n°125 (hiver 1986)
- Leo Castelli : propos d’un grand marchand : propos recueillis par Bernard Paquet, parus dans La Vie des arts, vol. 39, n°157 (hiver 1994-1995)
Demain, le second épisode, Leo dans l'ombre d'Ileana ou le sacre du Pop Art de Paris à Venise
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