Violette Nozière, empoisonneuse et parricide : épisode 1/2 du podcast Violette Nozière - le crime assumé

Violette Nozière lors de son procès le 10 octobre 1934 à la Cour d'Assise de la Seine
Violette Nozière lors de son procès le 10 octobre 1934 à la Cour d'Assise de la Seine ©AFP
Violette Nozière lors de son procès le 10 octobre 1934 à la Cour d'Assise de la Seine ©AFP
Violette Nozière lors de son procès le 10 octobre 1934 à la Cour d'Assise de la Seine ©AFP
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« Sa mort seule pouvait me délivrer de lui, et c'est ainsi qu'est née peu à peu en moi l'idée de l'empoisonner… »

Avec
  • Dominique Kalifa Historien, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Frédéric Chauvaud Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Poitiers.
  • Elsa Dorlin philosophe, professeure de philosophie contemporaine à l’université de Toulouse Jean Jaurès
  • Anne-Emmanuelle Demartini Historienne, professeure d'histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Violette Nozière, 18 ans, entre dans l’histoire du crime avec son béret noir et son col en fourrure. Elle empoisonne père et mère un jour suffoquant du mois d’août 1933. Ce double parricide affole le Tout-Paris. Le père décède, la mère survit.

1er épisode : Violette Nozière, empoisonneuse et parricide

Un double parricide : un forfait d’une rareté inouïe. De nombreuses preuves d’une vie dissolue accablent la jeune fille. 

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« À l'époque où je régnais sur les cœurs, lorsque d'un geste suprêmement élégant, je vidais coupe sur coupe et j'allumais, à la flamme d'un briquet de grande valeur, les cigarettes d'Orient avant de m'élancer dans ma Bugatti, je m'avisais que, sans manquer d'argent, mes parents manquaient totalement de chic. Disons le mot : ils n'étaient pas montrables » Colette

Violette a de nombreux amants, un protecteur âgé et un amoureux. Ses camarades du quartier latin évoquent sa double vie, ses affabulations. Elle se fait appeler Christiane d’Arfeuille et se dit la fille d'une célèbre couturière. Elle contracte la Syphilis et se sait malade. Elle informe ses parents de sa contamination et les accable tenant la maladie  pour héréditaire. Quelques temps plus tard, Violette passe à l’acte. Des preuves de tentatives successives d’empoisonnement s’ajoutent au dossier. Le portrait d’une femme mythomane et manipulatrice fleurit dans les kiosques. 

« Recherchée pour parricide, elle achète une pince à épiler » 

La presse part sur les traces de Violette et offre son portrait à la vue de tous. Le Petit Parisien tire à 1.6 millions d’exemplaires par jour. Elle est en cavale dans les bals du Quartier Latin et de Pigalle. Un jeune homme, le très élégant vicomte André de Pinguet  la reconnaît et la dénonce à la Police. Violette devient : «  La promeneuse du Champs de Mars » et le zélé délateur : le  « détective amateur » ; car tout bon fait divers est imbibé de roman policier. 

« La police, certes, elle a ses appareils, ses antennes, sa multitude d’agents connus ou inconnus. Mais elle se met en mouvement dans un univers tout vibrant ou chacun de ses pas résonnent et trouvent un écho…  La police cherche, mais tout le monde cherche avec elle. Mieux, le journal précède la police et chacun, qui lit le journal et qui est prédisposé par tant de reportages, de films, s’est déjà mis en quête » Drieu de la Rochelle

Au 9 rue de Madagascar, lors de la reconstitution de l'affaire Nozière, en 1933
Au 9 rue de Madagascar, lors de la reconstitution de l'affaire Nozière, en 1933
- BNF

Avec les voix de Thierry Pietra et Ayden Savarimouttou

Un documentaire de Nedjma Bouakra, réalisé par Delphine Lemer. Prises de son Marc Garvenes. Archives INA : Sabine Dahuron. Documentation et recherche : Annelise Signoret. Collaboration : Némo Camus.

Bibliographie et liens

Femmes et justice pénale, XIXe-XXe siècles, PUR, 2002 collectif avec Frédéric Chauvaud , Christine Bard, Michelle Perrot, Jacques-Guy Petit

Figures de femmes criminelles de l'Antiquité à nos jours, Publication de la Sorbonne, 2010. Collectif dirigé par Loïc Cadiet, Frédéric Chauvaud, Claude Gauvard, Pauline Schmitt-Pantel, Myriam Tsikounas

Violette Nozière, la fleur du mal : Une histoire des années trente, Anne-Emmanuelle Demartini, Champ Vallon, 2017

L'encre et le sang : récits de crimes et société à la Belle Époque, Dominique Kalifa, Fayard, 1995

Se défendre, une philosophie de la violence, Elsa Dorlin, La Découverte, 2017

Penser la violence des femmes, Coline Cardi et Geneviève Pruvost (dir.), La Découverte, 2012

La bibliothèque française de criminologie, Zoummeroff propose une exposition virtuelle sur Violette Nozière et son procès.

L'équipe du film de Claude Chabrol Violette Nozière est réunie en direct autour de Michel Drucker à Cannes en mai 1978. Claude Chabrol parle des suites judiciaires de l'affaire, des lieux du tournage, et de la réaction des enfants de Violette Nozière au film… une archive en ligne sur le site de l’Ina.

Archive INA : Les Nuits Magnétiques 23/05/1978. Interview de Claude CHABROL au sujet de son film "Violette NOZIERE"

4 min

Agnès Fontvieille & Anne-Emmanuelle Demartini : Violette Nozière ou le fait divers médiatique au miroir surréaliste, in Tout contre le réel. Mémoires du fait divers, ouvrage sous la direction de E. André, M. Boyer-Weinmann et H. Kuntz (2008)

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