

Rencontre avec le metteur en scène Jean-François Sivadier qui signe la création de "Un ennemi du peuple" d'Henrik Ibsen.
- Jean-François Sivadier Comédien, auteur et metteur en scène
La réalité est une suite de coups de théâtre dont certains heurtent avec virulence les planchers de bois où se tiennent les spectacles. C’est ainsi que du réel à la fiction et de la fiction au réel, les allers retours sont possibles.
Exemple : le 11 avril dernier, Julian Assange, l’un des fondateurs de Wikileaks, est arrêté à Londres. Quelques jours plus tard, le 16 avril, le Parlement européen adopte une directive protégeant les lanceurs d’alerte.
Quel rapport avec le théâtre ? Il y en a un et c’est au théâtre Europe Odéon, à Paris, qu’il se manifeste en ce moment même.

Bien avant Julian Assange diffusant en 2010 sur le net la vidéo d’une bavure de l’armée américaine en Irak, un auteur norvégien de la fin du 19ème siècle, Henrik Ibsen, a publié en 1882 Un ennemi du peuple. Dans cette pièce, un héros, Tomas Stockmann, dénonce la contamination des eaux de sa ville.
Ibsen a écrit Un Ennemi du peuple depuis Rome où il s’était exilé. Il ne cesse, dans cette pièce, d’injurier et de critiquer la société norvégienne mais ne mouille pas la chemise pour autant : il n’a aucun projet politique, aucune solution à apporter ; il vient simplement provoquer le scandale. Pourtant, c’est un auteur de génie qui a posé des questions, dans cette pièce, dont nous n’avons toujours pas la réponse.
En réalité, Tomas Stockmann, héros d’Ibsen, préfigure celles et ceux qu’on appelle désormais les lanceurs d’alerte.

Le théâtre éclaire le réel. Il le peut parce qu’il prend le temps de la nuance, du détail, de l’analyse. Dans Un Ennemi du peuple, l’héroïsme et l’extrémisme se percutent de plein fouet. Etre lanceur d’alerte, c’est bien, à condition que le courage et la vertu ne dérivent pas vers une menace irraisonnée.
Ibsen ne croit pas du tout en la politique, en sa puissance ; il ne croit pas au désintéressement et n’a pas confiance dans les hommes de pouvoir quels qu’ils soient. Jean-François Sivadier
Que nous dit Ibsen du parcours du lanceur d’alerte ? Que nous apprend-il du comportement des témoins, de leur vigilance réaliste, ou bien de leur lâcheté aveugle ?
On s'intéresse au lanceur d'alerte davantage pour sa personne que pour la cause qu'il dénonce. Jean-François Sivadier
Dans le spectacle proposé à l’Odéon, personne, absolument personne n’est exemplaire. Nous en parlons avec le metteur en scène de la pièce, Jean-François Sivadier.
A VOIR A DÉCOUVRIR
Un ennemi du peuple, mise en scène Jean-François Sivadier, pièce d'Henrik Ibsen, à l'Odéon Théâtre de l'Europe, jusqu'au 15 juin
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