Julie Brochen met en scène et joue dans "Mademoiselle Julie", drame d'August Strindberg. Elle est l'invitée de Joëlle Gayot.
- Julie Brochen metteure en scène et comédienne
Saviez vous qu’au Japon, chaque année cent mille personnes disparaissent sans laisser aucune trace. Ils fuient des situations de vie impossibles, ils quittent leur quotidien, leur famille, leur travail, ils se rendent, tout simplement, invisibles.
Tandis qu’au Théâtre de la Tempête, Delphine Hecquet s’apprête à consacrer un spectacle sensible et profond à ces évaporés japonais (Les Evaporés, du 5 au 23 juin) , nous recevons dans Une Saison au théâtre une artiste française qui avait, un peu trop à notre goût, disparu des radars.
Actrice, metteur en scène, ex-directrice du théâtre de l’Aquarium et du Théâtre National de Strasbourg, Julie Brochen avait pris la tangente depuis 2014, date à laquelle elle a du quitter son poste au TNS.
La voilà qui revient au théâtre, par la grande porte, avec un texte de fiction mais dont le titre laisse penser qu’il sera question aussi d’elle sur le plateau. Elle met en scène Mademoiselle Julie, de l’auteur suédois August Strindberg, au théâtre de l’Atelier à Paris.
"Mademoiselle Julie", c’est peut-être mon état d’esprit d’aujourd’hui. C’est de me dire, la crise a eu lieu, elle a été violente, une désillusion plus politique qu’artistique. Mais en sortant d’une période de trouble, on admire encore plus, on estime encore plus – peut-être moins de gens, mais encore plus fort. Julie Brochen
Que vient nous dire du monde, de la société, du théâtre et d’elle-même Julie Brochen, avec ce drame feutré où la violence de classe sociale a pour corollaire celle de l’homme envers la femme, avec cette farce macabre dans laquelle une châtelaine décide de séduire son valet, alors que ce valet est fiancé à une autre, qui est présente, à ses côtés.
La pièce est violemment et passionnément poétique. Ce drame contient en lui une charge rigoureusement profonde de Strindberg contre ce qu’il déteste au théâtre. Il revisite les rapports homme/femme parce qu’il y a quelque chose de la mise à mort, du jeu du cirque, du combat de boxe, de l’arène, mais c’est jubilatoire. Julie Brochen
Que nous dit Julie Brochen des mécanismes de la destruction, au delà du texte de Strindberg ?
Il va être question aujourd’hui d’ascension, de chute et de résilience. Le théâtre de Strindberg n’est fait, au fond, que de ces ingrédients.
Puis, Une saison au théâtre se dirige vers la scène nationale de Nantes et s'entretient avec son directeur Patrick Gigger.
A VOIR A LIRE
- Mademoiselle Julie, texte August Strindberg, mise en scène Julie Brochen, Théâtre de l'Atelier, avec Anna Mouglalis, Xavier Legrand et Julie Brochen ;
- Une maison de poupée, Henrik Ibsen (1879) traduction Eloi Recoing, Babel, Actes Sud.
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